Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, les travailleurs aux quatre coins du monde sont mobilisés sous le mot d’ordre Halte à la cupidité des entreprises (#End Corporate Greed), une campagne qui appelle les entreprises et les gouvernements à répondre des attaques contre les droits des travailleurs et le niveau de vie et à mettre un terme à l’inégalité économique énorme et croissante.
En Corée du Sud, les travailleurs du transport et d’autres secteurs sont engagés dans un important bras de fer avec le gouvernement du président Park, alors que des militants manifestent devant le siège de la société Samsung, tristement célèbre pour son exploitation débridée des travailleurs et leur exposition à des substances toxiques sur les lieux de travail. La CSI a lancé une pétition de solidarité avec Labourstart appelant le gouvernement à libérer les syndicalistes incarcérés et à respecter les droits fondamentaux. La Corée se trouve aussi en point de mire du Congrès de la fédération syndicale internationale IndustriALL, à Rio de Janeiro, où l’ex-président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva a pris la parole hier. Pendant ce temps, en Australie, l’ACTU se mobilise contre un Accord de partenariat transpacifique dominé par les milieux d’affaires, alors qu’une série d’événements pour le travail décent ont lieu au Népal.
En Europe, la Confédération européenne des syndicats (CES) a lancé un appel à l’UE demandant à celle-ci de garantir des emplois et des salaires décents, alors que les actions des organisations syndicales nationales en Belgique, Croatie, Estonie, Allemagne, Macédoine, au Monténégro, aux Pays-Bas, en Pologne, en Russie, en Suisse, en Ukraine et en Espagne, où des événements sont prévus dans pas moins de 36 villes, pourront être suivies sur les pages web de la Journée mondiale pour le travail décent http://www.ituc-csi.org/world-day-for-decent-work. Des événements sous-régionaux seront aussi organisés par les syndicats des Balkans et des pays scandinaves.
En Afrique, des activités ont jusqu’ici été signalées par les syndicats du Burkina Faso, des Comores, de la RDC, du Nigéria, du Sénégal, d’Afrique du Sud et de Zambie, alors que les dernières nouvelles nous parvenant du continent américain font état de divers événements en Argentine, aux Bermudes, en Colombie, au Costa Rica, en République dominicaine, au Salvador, au Panama et au Venezuela. Cette semaine, la confédération syndicale canadienne CTC a lancé un appel en faveur d’un salaire minimum de 15 dollars canadiens (approximativement 11 USD) de l’heure, ainsi qu’une action pour les jeunes travailleurs avec des événements prévus partout dans le pays.
Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI a déclaré : « Aux quatre coins du monde, la pression monte sur les gouvernements pour qu’ils mettent fin à la cupidité des entreprises. Les principales multinationales sont responsables d’une main-d’œuvre cachée composée de 94% des travailleurs de leurs chaînes d’approvisionnement et où que l’on regarde, on voit que l’esclavage moderne, les pratiques du travail dangereuses relevant de l’exploitation et les salaires de misère font partie intégrante des usines et exploitations agricoles qui approvisionnent les consommateurs dans le monde entier.
Les gouvernements doivent assumer leur part de responsabilité pour garantir l’État de droit tant pour les activités qui se déroulent dans leur pays que pour celles de leurs sociétés à l’étranger. L’incapacité continue à agir se traduira par toujours plus d’inégalité, de morts et de blessures au travail et une érosion encore plus marquée du pouvoir d’achat qui soutient la production et l’emploi. Que le travail décent fasse actuellement tendance sur les réseaux sociaux n’a rien d’une coïncidence – notre sondage mondial montre que 82% des gens veulent voir les multinationales tenues responsables de leurs chaînes d’approvisionnement. »