Une conférence de presse sur la pelouse devant le Parlement allemand à Berlin -lieu chargé d’histoire- anticipe l’ouverture du congrès «Désarmer ! Pour un climat de paix». L’heure du début de l’événement, 11h57, n’a pas été choisie au hasard : les organisateurs ont voulu faire allusion aux trois minutes qui manquent au dit «abîme nucléaire ».
Entouré de plusieurs banderoles invoquant la mise au ban des armes atomiques, Reiner Braun, membre de l’International Peace Bureau (IPB — Bureau international de la paix) a souhaité la bienvenue à la presse et aux participants tout en introduisant les intervenants.
Tawakkol Karman, Prix Nobel de la paix yéménite, a pris la parole en premier en rappelant le nombre d’écoles qu’on pourrait bâtir avec ce que coûte une seule bombe nucléaire. Elle a ensuite souligné l’importance de la lutte contre les dictatures, pour affirmer en conclusion qu’on n’atteindra jamais la paix sans la justice.
Saher H. Chowdhury, Président de l’Union Inter-Parlementaire qui réunit des parlementaires provenant de nombreux pays, est intervenu pour exprimer la solidarité et le soutien de son réseau au travail réalisé par les organisateurs de la conférence. Le désarmement nucléaire est une cause a-t-il dit, qu’il est nécessaire de soutenir non seulement pour notre présent, mais aussi pour qu’elle profite aux générations futures. Dans le monde, des milliards de dollars sont dépensés en armements, alors que très peu de financements sont destinés à la paix. Il faut que les parlementaires fassent entendre leur voix haut et fort, aux noms des peuples qu’ils représentent, pour dire Non à l’utilisation de cette énorme quantité de ressources à but destructif.
Lors de son intervention, Alyn Ware, militant historique de la paix et du désarmement, a fait remarquer que dans son pays, la Nouvelle-Zélande, les armes nucléaires ont été bannies depuis longtemps. «Si nous l’avons fait, vous pouvez le faire aussi ! » a-t-il lancé au public, qui a accueilli sa proposition avec enthousiasme.
Le son d’une sirène a ensuite annoncé le dévoilement de la peinture en 3D réalisée par l’artiste Joe Hill, son œuvre représentant la menace portée à la civilisation humaine par les milliers de missiles nucléaires enfouis sous terre ou embarqués sur des sous-marins. Hill a donc lancé un appel aux jeunes pour qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #3DnukeBerlin, l’image du missile enchaîné. Il s’agit d’une synthèse assez efficace de la folie atomique et d’un prélude stimulant à la conférence de l’IPB, dont les travaux commenceront ce soir à l’Université Technique de Berlin.
Traduit de l’italien par Domenico Musella