Loi travail : 14ème mobilisation en 6 mois
Cet après-midi s’est déroulée à Paris la 14ème mobilisation pour réclamer l’abrogation de la loi travail. Les manifestants, estimés entre 12 000 manifestants selon la police et 40 000 selon la CGT, n’ont pas été découragés par le vote de la loi cet été et continuent à croire à un possible recul du gouvernement.
L’ambiance était électrique pendant tout le parcours exceptionnellement raccourci pour des raisons de sécurité. En effet, seulement 1,5 km sépare la Place de la Bastille de la Place de la République.
La loi travail est déjà passée, alors pourquoi une nouvelle mobilisation ?
Pour Philippe Martinez, secrétaire de la CGT, le combat n’est pas encore fini, il a exprimé à Pressenza : “Cette loi n’a pas été votée à l’assemblée nationale, elle a été adoptée par la force, et pour cela, il faut se battre jusqu’au bout, même au niveau juridique, pour mettre la pression sur l’État jusqu’à ce que celui-ci la retire.”
Un travail qui ne fait plus rêver les jeunes
Dans la foule, j’ai demandé à une jeune fille, Claire, 20 ans, sa vision du travail. Elle m’a répondu : “Le travail aujourd’hui c’est la misère, c’est la précarité à tous les étages. C’est une minorité qui continue à se remplir les poches aux dépens d’une majorité qui souffre. La souffrance au travail est de plus en plus importante, les acquis sociaux disparaissent, il faut donc se battre jusqu’au bout pour préserver nos droits.”
Loi travail : l’arbre qui cache la forêt
L’ambiance du cortège me laisse penser que cette loi travail ne constitue que la partie visible de l’iceberg. Une partie de la population française exprime depuis quelque temps un mécontentement de fond par rapport au système politique et économique. Parmi la foule, on observe une grande quantité de jeunes qui arborent des messages contre le capitalisme financier et l’état.
Au milieu de la manifestation, j’ai interviewé Marc, un jeune homme d’une trentaine d’années. A ma question : Pourquoi es-tu venu manifester aujourd’hui ? Il a répondu : “Je suis là pour manifester contre la loi travail, contre l’état d’urgence et contre le système tout court. Il n’y a plus de dialogue possible, la seule solution possible, c’est d’en finir avec lui. »