Par: Pía Figueroa
Guillermo Sullings à New York (Image de Pressenza New York)
Pressenza : Nous avons appris que tu étais concentré dans l’écriture d’un nouveau livre. Pourrais-tu nous indiquer quelque chose, dire de quoi il traite, comment il s’intitule ?
Guillermo Sullings : Bon, commençons avec le titre : « Croisée des chemins et futur de l’être humain : un pas vers la Nation Humaine Universelle. » Et c’est précisément de cela dont il s’agit, du carrefour face auquel se trouve l’espèce humaine, après des millions d’années d’évolution de la vie sur notre planète. Il semble que la fine couche de cortex conscient qui nous caractérise nous les humains, rencontre des problèmes dans sa direction évolutive. Car, à moins de croire que le stade ultime de l’évolution humaine est celui de l’homo consumus, gouverné par un groupe de financiers spéculateurs, figures politiques corrompues et illusionnistes de la télé, nous sommes d’accord sur le fait que beaucoup de choses doivent changer pour que le futur de l’humanité soit un peu plus radieux. Mais certains parmi nous ont foi en l’humanité, et pensent que cette dernière résoudra ce problème dans son histoire, comme elle l’a fait tant de fois par le passé. C’est juste que maintenant, la réponse doit être mondiale, car les contradictions se sont mondialisées dans tous les domaines. L’être humain doit faire un saut de qualité vers son futur radieux et infini, en s’orientant vers la formation d’une civilisation planétaire, une Nation Humaine Universelle. Et le livre parle de tout cela, des problèmes que nous rencontrons comme société, d’un côté, mais par-dessus tout des pas que nous devons faire pour avancer vers cette convergence des nations. Certains diront que c’est une simple utopie – et ce ne serait pas plus mal si tel était le cas, car les utopies peuvent mobiliser des groupes humains – mais dans ce livre, je tente de traduire cette utopie en projet, peut-être embryonnaire, mais au final un projet, dans lequel sont proposées des actions concrètes pour avancer, pas à pas, vers l’objectif, dans divers domaines tels que la culture, la politique, l’économie, les relations internationales, l’écologie et beaucoup d’autres thèmes.
Pressenza : Pourquoi l’as-tu écrit ? Qu’est-ce qui t’a motivé, toi ? Qu’est-ce qui pourrait motiver le lecteur à le lire ?
Guillermo Sullings : ma motivation est fondamentalement la même que celle qui m’a conduit tant d’années à m’organiser avec d’autres personnes pour un monde meilleur, car je ne suis pas du tout satisfait de la tournure que prennent les choses. Et je suppose qu’assez d’années passées à expérimenter, lire, discuter et découvrir le monde se sont accumulées pour m’encourager aujourd’hui à esquisser une proposition mondialisatrice. Autrement dit, je ne m’avoue pas vaincu, et je crois que je m’ennuierais beaucoup si je l’étais.
Et quant aux motivations des potentiels lecteurs… je ne sais pas, elles peuvent être diverses et variées. Il peut y avoir les curieux qui aiment lire sur ces sujets, et dans ce cas je pense que le livre tient un langage simple et que les concepts sont assimilables, assez pour faciliter la compréhension des thèmes. Et il y a suffisamment de références bibliographiques pour ceux qui souhaitent creuser un sujet en particulier. Il peut aussi y avoir des personnes intéressées par des actions dans le monde pour transformer ce dernier, et qui pourront trouver, dans ce livre, l’inspiration et quelques idées sur les diverses lignes d’action et sur comment s’organiser avec d’autres personnes dans la même syntonie. Peut-être que d’autres seront simplement en quête d’une lueur d’espoir ; je crois que l’utopie de la Nation Humaine Universelle vit secrètement dans le cœur de beaucoup de gens, et le fait de commencer à lui donner un nom et proposer un chemin vers elle – bien que ce dernier soit long et qu’il faille continuer à le construire sur le tas – peut faire office d’un phare dans une nuit obscure.
Pressenza : Comment s’articule le livre ?
Guillermo Sullings : la première partie débute avec une dédicace à cet être humain qui a laborieusement cherché à faire son chemin tout au long de son histoire, puis passe à un préambule qui proclame la nécessité d’un changement profond en termes plus généraux.
Ensuite, on passe à la partie la plus longue du livre, dédiée à l’analyse et aux fondamentaux des propositions concernant des domaines très variés ; dans le domaine des relations internationales on parle du désarmement, du fonctionnement des Nations Unies, du développement mondial, des thèmes migratoires, du désastre écologique, du système financier, des médias et, évidemment, des droits humains, qui recoupent en soi tous les domaines.
Finalement, toute cette analyse est synthétisée dans une série de pas, qui sont au nombre de 120 mais augmenteront probablement si le projet proposé avançait. Ces pas ne sont pas nécessairement consécutifs, c’est plutôt qu’en des lieux et à des moments donnés l’on pourrait avancer plus dans certains domaines que dans d’autres, bien qu’il faille toujours tenter de préserver l’idée de convergence vers l’idéal de Nation Humaine Universelle. Ces pas sont des propositions d’action pour les différents acteurs du changement qui adhèrent au projet de la N.H.U. ; il y a des propositions d’actions pour le citoyen lambda, les organisations et mouvements sociaux, et aussi pour les gouvernants engagés.
Pressenza : Quel est ton but à travers cette publication ? Quelles conséquences pourrait-elle avoir ?
Guillermo Sullings : comme nous le disions précédemment, ce livre pourrait être utile à qui se contente seulement de le lire, et ainsi intégrer des points de vue sur les sujets traités. Mais peut-être quece tte publication ajoutera une brique à la construction d’un phare qui ravive l’espoir. Et bien sûr qu’elle pourrait être un instrument qui contribue à nous pousser vers les chemins que nous devons commencer à emprunter. Par exemple, ce serait un bon point de départ que de réunir tous ceux qui sont d’accord avec l’objectif de la Nation Humaine Universelle, qu’il s’agisse de personnes, mouvements ou gouvernants, que ces acteurs l’explicitent et qu’ainsi soit possible une construction conjointe et convergente. Car en réalité, des personnes œuvrent déjà pour des changements que propose ce livre, mais de façon isolée leur influence ne revêt pas une force suffisante pour affronter les problèmes mondialisés. Et peut-être le livre fera-t-il d’autres propositions plus novatrices, qui coïncident avec les intuitions d’autres acteurs sociaux, et qu’alors ces derniers se proposeront de mener à bien. Mais, dans tous les cas, l’important sera de disposer d’un horizon commun qui nous fasse converger et organiser nos forces, face à un antihumanisme mondialisé. Les chemins peuvent être variés, les pas proposés seront peu nombreux et il faudra les développer, mais si nous avons une image commune, il y aura une base sur laquelle construire les liens qui donneront aux actions l’échelle suffisante pour transformer le monde. Et le livre parle également de cela, de comment s’organiser pour unir les forces.
Pressenza : Nous savons également que des personnes seraient intéressées pour traduire et publier le livre dans d’autres langues, qu’il soit publié ou non. Quand crois-tu qu’il sera disponible en espagnol ? Dans quelle langue sera-t-il publié par la suite?
Guillermo Sullings: tout indique que d’ici fin juin de cette année, à une semaine près, nous aurons la première impression en espagnol, et certainement au format digital pour les mêmes dates. Et quant aux autres langues, pour le moment des personnes ont commencé sa traduction vers l’anglais et l’italien, de sorte que ces dernières seront les langues dans lesquelles le livre sera publié, bien que je ne m’aventure pas encore à parler de dates.
Traduction d’espagnol par Nanette Onu.