Il y a exactement 30 ans, le 26 avril 1986, le réacteur n° 4 de Tchernobyl explosait, commençant à semer la mort sur tout l’hémisphère nord, excepté en France où le panache nucléaire fut arrêté à la frontière.
Après Tchernobyl il y eut Fukushima, le 11 mars 2011. Cette fois, on ne pouvait plus incriminer l’incurie soviétique. Mais les bobards lénifiants des dirigeants français ont continué à nous protéger du malheur nucléaire.
Aujourd’hui, le Président de la République, le Premier ministre, la ministre de l’environnement, le gouvernement nous racontent qu’ils vont réduire à 50 % la part du nucléaire dans l’électricité française – mais seulement quand ils ne seront plus aux affaires.
Ils prétendent le faire en augmentant la part des renouvelables et en fermant des centrales – mais en conservant la puissance électronucléaire à son niveau actuel de 62 mégawatts… et en réduisant la consommation énergétique globale !
Dans le genre « abracadabrantesque », difficile de faire mieux.
En attendant, ils n’ont toujours pas fermé la centrale de Fessenheim, la plus vieille de France, qui approche des 40 ans alors qu’elle était prévue pour 30. Ils attendent sa relève par l’EPR de Flamanville, qui a dépassé les 10 milliards d’Euros, ne fonctionne toujours pas malgré des années de retard, et ne fonctionnera jamais, vu ses défauts congénitaux majeurs (cuve du réacteur prête à fissurer)… sauf si l’Autorité de Sûreté Nucléaire est contrainte à émettre un avis favorable.
En fait, le gouvernement se prépare discrètement à « gérer » la prochaine catastrophe nucléaire, qui frappera la France, nul n’en doute désormais. La police et l’armée s’y préparent. Tel était et tel reste l’objet principal de l’état d’urgence[1] : museler les antinucléaires pour contrôler l’information en cas de malheur, c’est-à-dire continuer à désinformer la population pour l’empêcher de fuir massivement les zones contaminées.
Mais les Français sont de moins en moins dupes. Selon un sondage de l’IFOP divulgué le 23 avril, ils sont près d’un sur deux à vouloir arrêter les centrales. Et selon un autre sondage de l’IFOP datant d’octobre 2015, ils sont trois sur quatre à vouloir que la France négocie et ratifie avec les autres Etats concernés l’abolition des armes nucléaires. Trois sur quatre veulent en outre être consultés par référendum sur cette question vitale[2].
La loi référendaire aujourd’hui proposée par une vingtaine de députés et sénateurs leur offre cette chance.[3]
La loi référendaire aujourd’hui proposée par une vingtaine de députés et sénateurs leur offre cette chance. Les parlementaires et le peuple français doivent s’en saisir pour que la France ouvre la voie à un monde libéré du danger nucléaire, militaire et civil. Un monde vivable, sans armes ni centrales nucléaires.
[1] Etat d’urgence, « calamités publiques » et accident nucléaire : le gouvernement cible les antinucléaires
[2] Trois Français sur quatre veulent abolir l’arme nucléaire
[3] La France va-t-elle participer à l’abolition des armes nucléaires ? Des députés proposent un référendum