Parfois il faut poursuivre les combats pendant de longues années pour espérer les voir aboutir. Danielle Mitterrand avait fait du droit à l’eau son engagement prioritaire et elle l’a porté avec force et conviction durant plus de 15 ans. Elle l’a porté alors que peu de personnes mesuraient l’urgence de la situation et l’importance de l’enjeu. Puis, elle a assisté à la reconnaissance de ce droit par les Nations Unies en juillet 2010. Depuis lors, nous attendions son inscription dans la loi française.
Alors que la Fondation fête en 2016 ses 30 ans, nous sommes à l’aube d’une avancée importante pour notre pays avec l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale de la proposition de loi n° 2715 qui a pour but d’inscrire dans le droit français le droit à l’eau pour tous.
Cette proposition de loi voit le jour dans une période particulièrement troublée où se mélange une crise économique sans précédent et une crise sécuritaire qui met en péril nos modèles de sociétés. La question du terrorisme et de la guerre en Syrie est présente à chaque instant. Alors que des milliers d’enfants, femmes et hommes fuient leur pays et nous appellent à l’aide, notre solidarité doit se démultiplier : pour eux et pour ceux qui, en France, ne peuvent vivre dignement sans accès à l’eau et à l’assainissement. En agissant concrètement, nous sauverons ce qui fait l’essentiel de notre pays et notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité.
La précarité n’a jamais été aussi forte dans notre pays qui, lui, n’a jamais été aussi riche. Avec cette proposition de loi, nous avons l’occasion de mesurer l’importance de la place de l’eau, bien commun de l’humanité, dans notre société et le chemin parcouru pour ce combat emblématique de Danielle Mitterrand, tout en proposant une avancée majeure permettant à chacune et chacun de vivre dignement en France quoi qu’il arrive.
Quand tout semble fragile, il est d’autant plus important d’envisager le droit à l’eau pour tous comme l’un des fondements de nos sociétés, comme un socle sur lequel il est possible de prendre appui. Accepter le droit à l’eau pour tous, c’est envisager une approche sociale et être capable de prendre un peu de distance avec le tout économique qui brise plus qu’il ne renforce. C’est par une approche collective que nous proposerons un nouveau modèle de société, et le droit à l’eau pour tous doit être le cœur de ce nouveau modèle.
Avec les associations et les groupes parlementaires, la fondation France Libertés affiche son volontarisme pour que ce deuxième trimestre 2016 concrétise enfin le travail de longue date de Danielle Mitterrand avec le vote d’une loi qui grave dans le marbre le droit à l’eau pour tous.