Cette semaine est sorti en salle le documentaire « L’homme qui répare les femmes : La colère d’Hippocrate », un film belge réalisé par Thierry Michel et Colette Braeckman que retrace la vie du docteur Denis Mukwege, un gynécologue congolais, et son infatigable combat contre le viol comme arme de guerre.

Par Gabriela Bravo

Depuis le début du conflit au Congo dans les années 98’, plusieurs milliers des femmes ont subi des agressions sexuelles, viols collectifs, mutilations ou sont devenu des esclaves sexuelles. Une des rares voix à dénoncer ces atrocités a été celle du docteur Denis Mukwege.

Le documentaire montre comment le corps de la femme devient un nouveau champ de bataille et le viol une arme de guerre. Les populations sont humiliées et anéantis à travers cette pratique, et finalement c’est le silence qui remporte la bataille.

Profondément impacté par les images des femmes qu’il voit arriver à l’hôpital, Denis Mukwege décide de se spécialiser en gynécologie et commence sont combat pour « réparer » les corps brutalisés de femmes, d’un coté pour qu’elles retrouvent la santé, mais aussi pour qu’elles aient une chance de se reconstruire en tant qu’êtres humains.

Surnommé par leurs patientes « Papa Denis », le docteur Mukwege devient la voix des sans-voix et il dénonce les crimes commis par les forces armés et l’impunité dont jouissent les responsables de la violence. Malgré les preuves et témoignages, rare sont les cas de militaires qui sont inquiétés par la justice.

Son infatigable combat a été reconnu par la communauté internationale, il a reçu le prix des droits de l’homme de Nations Unies et le prix Sakharov pour la liberté d’esprit, décerné par le Parlement européen.

Un des points forts de ce documentaire est sa capacité à expliquer au grand public le contexte géopolitique et économique du Congo, un pays riche en ressources naturelles : coltan, diamants, or et cobalt, entre autres, où des grandes entreprises multinationales –provenant souvent des pays développés-profitent pour maximiser leurs profits.

Le film a été censuré dans un premier temps au Congo. Les autorités ont mis en avant que le documentaire avait une « volonté manifeste de nuire » à l’image de l’armée congolaise.  Cependant le Ministre de la Communication et des Médias de la République Démocratique du Congo, Lambert Mende, a finalement décidé de lever la décision d’interdiction.

Le 25 de février aura lieu une soirée débat à l’Espace Saint Michel à Paris. Pour plus de renseignements : 

http://www.amnesty.fr/

– Paris, mobilisez-vous-Soiree-debat

Espace-Saint-Michel-Paris-17610