Février 2016
Expulsion d’un camp installé sur la voie ferrée « la Petite Ceinture » à hauteur de la Porte de Poissonniers dans le 18e arrondissement à Paris.
Malgré un projet de relogement pour une grande partie des personnes du camp de la Porte de Poissonniers et initié par un architecte avec le soutien des habitants du camp et de différentes associations, la préfecture, en dissertation avec la mairie, n’a pas voulu octroyer un délai à l’expulsion de ce mercredi pour étudier le projet.
Les habitants du « Platz » avaient tenu de se constituer en association, l’association « Les Bâtisseurs de Cabanes », en décembre 2015 afin de porter leur projet pour retrouver une vie digne et favoriser leur insertion.
En vue de l’expulsion annoncée pour le mercredi 03 février la plupart des habitants, craignant un affrontement avec les forces de l’ordre, ont quitté le camp par leur propres moyens d’une façon hâtive après avoir vainement essayé de se faire entendre lundi 01 février devant la mairie du 18e arrondissement.
Seulement quelques familles, dans l’incapacité de se déplacer dû aux membres de leur famille malades ou âgés, ont été relogées temporairement pour une durée de deux semaines dans plusieurs lieux d’accueil en banlieue nord.
Ainsi la dispersion des personnes concernées met, à priori, un terme au projet de relogement envisagé.
A noter que de nombreux enfants du camp sont scolarisés dans trois écoles du 18e arrondissement et que leur éloignement met en péril la poursuite de leur scolarité.
L’inquiétude des familles devant la Mairie du 18e ce lundi 01 février 2016. Les porte-paroles réclament un délai de deux mois concernant la décision d’expulsion prévu mercredi 03 02. Un projet de relogement à long terme élaboré avec l’initiative d’un architecte a effectivement été soumis à la Mairie. La mairie propose de son côté un accueil d’urgence de deux semaines éventuellement renouvelable, en banlieue et en séparant les familles. Ces expulsions sont coûteuses et inutiles parce que les familles se retrouveront de nouveau dans la rue et seront amené de bâtir un camp ailleurs.
Lundi 01 02 2016. Au camp l’association « L’Ecole dans la Rue » dispense un dernier atelier d’écriture. L’inquiétude générale se fait ressentir mais les enfants sont, comme toujours, avides d’apprendre à écrire et à dessiner.
Photo prise par un jeune garçon du camp, amateur de photo. Il a tenu documenter l’intervention de la mairie sur place pour recenser les habitants.
Mardi 02 02 2016. La vie continue au « Platz ». L’intervention devant la Mairie de 18e n’a pas réussi de changer la décision de la Préfecture. Les familles se dissertent, se préparent au départ.
Des jeunes récupèrent la bâche qui protège le toit de l’école, bâtiment centrale du Platz.
03 02 2016, 5h30. L’arrivée de plus d’une dizaine de camions des forces de l’ordre. De nombreux habitants ont quitté le camp pendant la nuit en abandonnant leur habitat et la plupart de leurs biens.
Le matin même de l’expulsion une partie des cabanes est détruite. Devant une cabane, sur une étagère, un litre de lait et des œufs.
05 02 2016. Un groupe d’adolescents passe, ils habitaient ici. Maintenant ils sont de nouveau dans la rue, sans abri.
Au sol, parmi les débris, un dessin piétiné.