Par Brigitte Marti , Eleni Panousi , Marie-Hélène Le Ny , Zoe Konstantopoulou

Zoe Konstantopoulou a été la plus jeune présidente de la Vouli (Parlement Grec) de janvier à octobre 2015. Lorsqu’elle était députée, cette avocate dénonçait déjà les montages imposant les mesures d’austérité comme seule solution à la précarisation financière de la société grecque. Elle ne voulait plus voir des mascarades de débats, comme en septembre 2013, lorsqu’une série de textes de lois avait été adoptée par le président du parlement, sans débats et dans une Vouli quasiment vide.

La scène était édifiante, pendant que Mr Virividaki annonçait d’une voix monocorde l’adoption des articles à l’unanimité, alors qu’aucun vote n’avait eu lieu car seuls trois membres du comité pour la vérité de la dette était présents, la voix de Zoe Konstantopoulou résonnait demandant à chaque annonce « qui est en train de voter ? ». Cet épisode est représentatif d’un système de mise sous tutelle, qui n’a aucune difficulté à occulter la voix du peuple et la voix des femmes.

C’est pourquoi, en janvier dernier, une fois élue, avec 60% des voix, présidente du Parlement, Zoe Kostantopoulou a tout de suite entrepris de redonner au parlement sa raison d’être démocratique. Elle a aussi tout de suite démontré sa rigueur pour lutter contre toute forme de corruption se faisant ainsi quelques ennemis.

Pour Zoe Konstantopoulou, il fallait célébrer les luttes des femmes comme celle des femmes de ménage du ministère des Finances qui avaient construit un mouvement emblématique de résistance aux restructurations frauduleuses du droit du travail.

Il revenait, pour elle, au Parlement de contester légalement les mémoranda et les mesures d’austérité adoptées sans aucun respect pour les droits humains et les principes démocratiques de la Grèce. Dans cet esprit de droit des Etats démocratiques, elle mandata en avril 2015 un audit de la dette publique grecque avec la formation du comité pour la vérité sur la dette publique.

Elle avait déclaré en mai dernier a Paris : « l’austérité tue, elle tue la société, des êtres humains et tue la démocratie et l’Europe des peuples. » Il fallait bien toute la force de cette femme d’exception pour former et soutenir de telles initiatives.

Le rapport préliminaire du comité a amplement démontré l’illégalité et l’immoralité ainsi que l’insoutenabilité de la dette. Mais cette vérité qui dérange a conduit à la dissolution du Parlement et a réouvert une période d’instabilité politique et économique avec le dernier mémorandum, probablement un des plus dur imposé à un Etat souverain.

Zoe Konstantoupoulou continue en dehors du Parlement son travail de construction d’une coalition solidaire, toujours animée par sa quête de justice dans le respect du droit démocratique qui ne peut exister sans la participation des femmes.


Pourquoi la Grèce ? Pourquoi maintenant ?


Quelles actions en faveur des femmes avez-vous développé ?


Quel a été votre engagement dans le comité pour la vérité sur la dette ?


Comment résister aujourd’hui en Grèce ?

Source : 50/50 Magazine

L’article original est accessible ici