Des dizaines milliers de piétons, des centaines de tracteurs et de cyclistes ont bloqué le périphérique de Nantes, le 9 janvier, réclamant l’abandon des procédures d’expulsion contre 11 familles et 4 agriculteurs sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
Cette nouvelle mobilisation des opposants à l’aéroport, engagés depuis 15 ans dans un bras de fer judiciaire en parallèle à l’occupation du terrain, intervient plus de deux mois après l’annonce, le 30 octobre, d’une relance «pour 2016» du chantier, après la validation par le tribunal administratif de Nantes des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux.
Du côté des partisans du projet, l’association «Des Ailes pour l’Ouest» fait valoir qu’à la différence de la quinzaine d’occupants menacés d’expulsion, 260 autres habitants ont accepté les procédures d’indemnisation. «Cette manifestation en plein état d’urgence est une véritable provocation de gens qui refusent les décisions démocratiques et les décisions de justice», accuse dans un communiqué Alain Mustière, le président de l’association.
Le transfert de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l’agglomération, vers le site de Notre-Dame des Landes, devait initialement s’achever en 2017 avec l’inauguration de la nouvelle infrastructure.
Les opposants à l’aéroport ont appelé à des rassemblements de soutien ailleurs en France le 9 janvier, notamment à Strasbourg, Toulouse, Lille, Narbonne ou Mâcon.
La justice a validé les arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux de l’aéroport de Notre Dame des Landes.
Le tribunal administratif de Nantes a rejeté vendredi les 17 recours déposés par des opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), validant ainsi les arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux du futur aéroport nantais, a-t-on appris auprès de leur avocat, Thomas Dubreuil.
«Par 14 jugements rendus le 17 juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes rejette tous les recours qui lui ont été présentés lors de l’audience du 18 juin dernier», comme l’avait préconisé le rapporteur public, indique également le tribunal dans un communiqué.
Derrière une banderole «Ni expulsions ni procès», les manifestants se sont rassemblés au son des tambours sur le pont de Cheviré, qui enjambe la Loire, en aval du centre-ville de Nantes.
A 14h30 (locales), la manifestation rassemblait 20 000 personnes selon les organisateurs, tandis que la police parlait de 7 200 personnes. L’Acipa, l’une des principales associations d’opposants au projet d’aéroport, comptait 10 000 participants et 400 tracteurs.
Un premier convoi, composé de quelque 200 cyclistes et d’une dizaine de tracteurs, est parti vers 9h00 du bourg de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville, équipé de drapeaux et de pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Non aux expulsions» ou encore «Oui aux paysans».
Cette «démonstration de force» vise à faire «plier» le gouvernement, quatre jours avant une audience judiciaire, lors de laquelle Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, compte demander l’expulsion immédiate d’une quinzaine de personnes qui habitent sur le site prévu pour le projet de nouvel aéroport, assortie d’une astreinte journalière de 200 à 1 000 euros et d’une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s’ils n’obtempèrent pas.