Dimanche 29 novembre 2015 à Paris, la grande marche pour le climat prévue de longue date par les organisations politiques et citoyennes en marge de la COP 21[1] a été interdite en raison de l’état d’urgence instauré par le gouvernement suite aux attentats meurtriers du vendredi 13 novembre du même mois.
Ont été maintenus une chaîne humaine le long du boulevard Voltaire et le dépôt de chaussures sur la place de la République symbolisant une marche silencieuse.
Très vite les grandes chaines de télévision nationales et privées ont dénoncé des dérapages venant des manifestants qui auraient lancé des projectiles sur les CRS, justifiant ainsi 300 arrestations et presque autant de gardes à vue.
Très vite aussi cette désinformation a été dénoncée sur les réseaux sociaux, images à l’appui et les premières indignations sur les méthodes des CRS se sont fait entendre.
Puis assez rapidement toujours, on a appris que les personnes arrêtées étaient maintenues en garde à vue.
Stupéfaction, consternation et effarement se sont emparés, je crois, de beaucoup d’entre nous. Sommes-nous dans un pays où la démocratie est une valeur importante ?
Vous le savez, la ligne éditoriale de Pressenza présente des informations, initiatives, propositions et possibilités liées à la paix, à la non-violence, au désarmement, aux droits humains et à la lutte contre toute forme de discrimination.
Conformément à notre engagement, nous avons donné la parole à 3 personnes présentes place de la République au moment des faits, dont deux jeunes de 18 ans qui ont passé la nuit au poste de police de Bobigny en banlieue parisienne.
Leur « aventure » et les conditions de leur arrestation qu’ils nous ont racontées sont édifiantes.
Les personnes qui témoignent dans la vidéo nous ont demandé au vu du contexte de suspicion actuel, de le faire anonymement. Nous avons respecté leur choix.
[1] Du 30 novembre au 11 décembre 2015, la France accueille et préside la Conférence des parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques de 2015. L’enjeu est les engagements des Etats pour que le réchauffement global n’excède pas les 2°C.