Mission accomplie pour le Mécanisme européen de Stabilité (MES), la Commission, la BCE (Banque Centrale Européenne) et le FMI (Fonds Monétaire International). Se « réjouir » d’un accord qui permettra d’expulser des familles de leur résidence principale au bénéfice des banques, elles-mêmes à l’origine de la crise, est plus qu’indécent.
Le parlementent grec a ratifié jeudi, au pas de course, l’accord incluant les 48 mesures préliminaires exigées par l’Europe pour obtenir la tranche des 2 milliards du plan d’aide décidé cet été, plus un montant maximum de 10 milliards qui permettra la recapitalisation des banques. Quarante-huit mesures non disponibles à ce jour.
Quelle est la nouvelle mesure d’expulsion ? Les personnes ayant un revenu allant jusqu’à 8.180 euros par an pour un célibataire et 13.917 euros pour un couple, avec une prime de 3.391 euros par enfant bénéficieront de la protection complète contre l’expulsion tant que leur bien est inférieur à 170.000 euros. Pour ceux qui ont un revenu allant jusqu’à 23.659 euros par an pour un couple avec un bien évalué jusqu’à 230.000 euros, la dette sera renégociée avec la banque qui pourra adapter les paiements en fonction de la situation économique des personnes. Pour le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos cette mesure protégerait « les plus pauvres ». Compte tenu du chômage en Grèce, comment a été fait ce calcul ? Quelle est la valeur d’une maison ? Un déblocage de 100 millions d’euros pour aider les propriétaires en plus grande difficulté a été obtenu lors des négociations. Un pansement pour cacher une plaie profonde.
Une certitude, ces mesures vont aggraver la pauvreté. Ceux qui n’étaient pas encore dans une situation économique catastrophique vont l’être. Etre expulsé de sa résidence principale, de son foyer est aujourd’hui une réalité imaginable pour les familles.
Cet accord permettra également au MES (Mécanique Européen de Stabilité) de décider au compte goutte des transferts d’argent pour la recapitalisation du secteur financier de la Grèce. Objectifs : redonner force au système économique ultralibérale, contrôler l’économie du pays et ainsi obtenir un pouvoir total sur la Grèce. Nous parlons de ce même système économique ultralibérale qui produit toutes les formes de violence, la misère et des guerres dans le monde. La Grèce continue à subir un chantage qui ne fait que commencer. C’est aujourd’hui un pays sous contrôle. Cela pourrait bien ressembler à l’instauration d’une dictature en Europe.