Pour la 5ème édition du Défi non-violent, les enfants de l’école Diderot de Montreuil (93), ont couru 752 kilomètres pour demander à l’ONU la protection des enfants réfugiés.
La première course a été organisée le 2 octobre 2010 (date anniversaire de la naissance de Ghandi) par l’organisation « Monde sans guerres et sans violence » en Italie, en collaboration avec Médecins sans frontières et la Ville de Rome.
« Le programme Défi Non-violent s’est développé à partir de la pratique sportive de la course à pied et de la pédagogie de la nonviolence. Le Défi propose l’organisation d’une course, d’une marche ou encore de la danse. Ces actions permettent de célébrer avec d’autres élèves à travers le monde la nonviolence active » nous indique son instigatrice canadienne, Anne Farel.
En 2010, une enseignante de Montreuil a participé avec sa classe, mais, forte de son succès, elle ne s’est pas arrêtée là. Chaque rentrée, ses collègues lui demandent maintenant : « alors, on participe cette année encore ?». Au bout de 5 ans, plusieurs écoles du département ont rejoint cette initiative.
Pour cette course, il ne s’agit pas de compétition, mais d’action collaborative, revendicative et pédagogique. A chaque kilomètre, les enfants gagnent un bouchon. Collectés à la fin de la course, ils permettent de chiffrer le nombre de kilomètres parcourus par les enfants d’une école, chiffre qui s’additionnera à celui des autres écoles participant dans le monde. Tous les kilomètres parcourus par les élèves seront symboliquement remis à l’Assemblée Générale des Nations Unies pour demander la protection des enfants réfugiés du fait de la guerre et des persécutions (Syrie, Irak, Yémen, Afghanistan, Libye, Soudan, Myanmar..).
Les plus petits, âgés de 7 ans, courent entre 3 et 5 kilomètres, les plus grands, âgés de 10 à 11 ans peuvent courir jusqu’à 10 kilomètres.
Comme toutes les activités de ce type, elles s’intègrent dans un projet pédagogique, au minimum, une discussion collective autour de la paix et de la guerre, articulée autour d’une sensibilisation à la nonviolence. C’est aussi l’occasion d’un questionnement sur la guerre au sein de la classe. Les petits garçons qui ont plus tendance à apprécier la guerre prennent alors conscience des conséquences dans le monde réel. Plus tard, les enseignants ont pu observer que ce thème sera évoqué librement par les enfants dans les couloirs et dans la cour de l’école. Ces interrogations et discussions témoignent ainsi d’une réelle influence.
L’association canadienne porteuse du projet met à disposition un livret d’activités pédagogiques. Cette année, le thème du Défi Non-violent est la solidarité culturelle & personnelle et la protection des élèves réfugiés en zones de guerres et de conflits. Concrètement, l’objectif était de créer un livre autour de la proposition « traître les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent ». Bien sûr, ce travail n’est pas sans répercussion sur la vie de classe et peut être porteur d’une réelle amélioration de l’ambiance de travail et de vie au sein de l’établissement scolaire.
Selon les choix pédagogiques des enseignants, d’autres activités seront organisées sur le même sujet. Par exemple, le traçage du symbole de la non-violence dans la cour pour en réaliser un symbole humain, sera une excellente occasion de faire de la géométrie et d’en montrer une application pratique.
En 2013, une petite vidéo avait été élaborée à la demande d’une chaîne de télévision canadienne.
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