Photo d’une assemblée à la place Syntagma, juin 2011
Le parti Unité Populaire a renvoyé au président de la République hellénique le mandat de former un gouvernement. Un gouvernement par intérim a donc été désigné, dirigé par la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou, dont le cabinet devra diriger le pays jusqu’aux élections démocratiques qui se tiendront le 20 septembre 2015. M. Juncker s’est démené pour envoyer un message à la première ministre, dans lequel, outre les salutations d’usage de ce type de message, il a ajouté : « Comme la République hellénique a signé le protocole d’entente pour un nouveau programme de soutien à la stabilité au titre du Mécanisme européen de stabilité, les partenaires européens et la Commission européenne considèrent comme essentiel le soutien sans réserve au programme. Pour être couronné de succès à long terme, le programme doit recevoir un vaste appui, et les réformes doivent être mises en œuvre dans les délais convenus ». En même temps, il lui a rappelé que l’Union européenne a aidé la Grèce à gérer « les flux migratoires sans précédent » et lui a offert de prêter son concours pour l’aider dans ses nouvelles fonctions.
Les procédures internes ont pris fin aujourd’hui au sein de nombreux partis politiques et surtout de Syriza. Les résultats de ces procédures serviront à préparer des listes de candidats qui, comme ils le disent eux‑mêmes, dépendront de la participation de personnalités importantes au cours des prochaines élections. Parallèlement, tous les partis agissent stratégiquement car les délais sont très courts et les procédures administratives sont asphyxiantes.
Le Parlement a terminé son mandat avec une omission significative. L’ancien ministre des Finances et gouverneur actuel de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a décliné l’invitation du président du Comité de la transparence, Zoi Konstantopoulou, à témoigner sur le scandale Siemens. Il a soutenu que son agenda était extrêmement chargé. Il s’est dit toutefois prêt à participer à un nouveau comité, doté d’une nouvelle composition, qui serait créé à la suite des élections. Par ailleurs, le Comité a eu de la difficulté à obtenir son quorum lors de sa dernière réunion.
Le peuple grec est épuisé par l’incertitude et les abus provoqués par la désinformation, la crainte et la propagande. Personnellement, je pense que pour les gens cela n’est pas un poids le fait qu’il y a eu un référendum il y a deux mois ou qu’on leur demande leur opinion et leur vote une fois de plus. Une grande partie de la population comprend les processus démocratiques et souhaite y recourir davantage. Le problème, c’est lorsque – dans bien des cas – la démocratie parlementaire est violée, utilisée abusivement et dépouillée de sa valeur. Le problème, c’est lorsque le résultat d’un référendum n’est pas respecté, lorsqu’on évite un débat sur un scandale et lorsqu’une proposition législative de 900 pages est approuvée du jour au lendemain pour le simple fait que l’Eurogroupe se réunit le jour suivant.
Le fossé qui se creuse après cet abus nous fait penser au lendemain, alors qu’une partie des gens auxquels je faisais référence ne sont pas disposés à catalyser la démocratie ou à faire augmenter le taux de popularité de la Golden Dawn. Ils veulent faire une nouvelle proposition à l’humanité. Y a-t-il de la place pour que la démocratie parlementaire respire de nouveau ? Si ce n’est pas le cas, quel est le prochain chapitre de l’histoire de la démocratie ?
Traduit de l’espagnol par : Silvia Benitez