La Chine est menacée par une pollution de l’air au cyanure, après l’explosion qui a emporté une centaine de vies et fait 720 blessés. Une catastrophe sur fond d’escroquerie, certaines personnes tentant de profiter de la situation.
Malgré la présence de certains polluants à des taux supérieurs à la normale, l’air de Tianjin est respirable, assurent les autorités chinoises. Les policiers et secouristes portent néanmoins des masques à gaz et des vêtements de protection sur les lieux de l’explosion. Des particules chimiques dangereuses pourraient flotter dans l’air et des produits toxiques seraient toujours en train de s’échapper de l’entrepôt, ce qui fait craindre des nouvelles détonations.
Les représentants de l’armée chinoise qui travaillent sur la zone de l’incident ont confirmé que des centaines de tonnes de cyanure avaient été entreposées dans le hangar où l’explosion a eu lieu. Il s’agirait de 700 tonnes, selon les médias locaux ce qui soulève des questions sur un éventuel empoisonnement de l’environnement par des composants toxiques.
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La pollution de l’eau représente un autre problème pour la Chine. D’après Chine Nouvelle, la densité de cyanure dans les eaux usées était 9 à 10 fois supérieure à la normale, jeudi 13 août, avant de diminuer pour s’établir à deux fois le taux normal.
Pour essayer de neutraliser la menace chimique, les autorités chinoises ont fait intervenir des spécialistes de ce composant hautement toxique, qui ont utilisé de l’eau oxygénée pour le neutraliser. Une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques a également été déployée pour faire face à la potentielle pollution et évaluer la situation.
Même si les autorités nient pour le moment la menace de la pollution, les quartiers situés dans un rayon de trois kilomètres ont été évacués samedi, d’après la presse officielle. Les autorités ont démenti cette information, mais des barrières empêchant l’accès à la zone ont été mises en place et des gens ont été vus en train de partir.
La tragédie suivie par des escroqueries
Selon la police chinoise, une adolescente est soupçonnée d’avoir obtenu des milliers d’euros de dons d’internautes après avoir prétendu que son père était mort dans les explosions. L’adolescente avait d’abord écrit sur le réseau social Sina Weibo que son père était porté disparu après les deux déflagrations meurtrières, avant de publier un second message annonçant que son père avait trouvé la mort dans les déflagrations, ce qui a conduit plus de 3 000 utilisateurs du réseau social à lui donner plus de 12 000 euros.
Cependant, l’adolescente vivait dans la région méridionale de Guangxi alors que le port se trouve dans le nord de la Chine. Elle n’a pas pu dépenser cet argent, son compte ayant été gelé par Weibo, alerté par des utilisateurs soupçonneux. La jeune femme a été arrêtée par la police alors que le montant des dons a été remboursé aux internautes dupés.
Un bilan en constante augmentation
Le nombre de personnes qui ont péri dans les explosions et les incendies suivants continue d’augmenter et s’élève pour le moment 112 personnes dont au moins 21 sont des pompiers qui tentaient d’éteindre l’incendie initial, selon les autorités locales.
Rescuers work to clear China blast site of chemicals before rain falls
Le bilan des blessés est beaucoup plus élevé – un total de 720 personnes ont été hospitalisées, dont 58 se trouvaient samedi soir dans un état grave. Pour le moment, environ 85 pompiers sont portés disparus et des policiers manquent également à l’appel. D’après les autorités, 17 000 familles ont été touchées par la catastrophe, ainsi que 1 700 sociétés industrielles et 675 autres entreprises.
Photos : Reuters