Un camp à Bure pour l’été 2015, dix jours au mois d’août, du 1er au 10 août

Nous venons des contre-sommets, des campements Action Climat, des villages No Border, des luttes à Notre-Dame-des-Landes, au Val de Suse ou à Sivens, des luttes anti-nucléaires comme à Valognes, Montabot ou Bure, des luttes sociales, féministes et anti-autoritaires…

Si toutes ces luttes sont singulières, nous sommes nombreux.ses à y porter les mêmes idéaux d’horizontalité et de réflexions pour combattre toutes les formes de domination. Nous trouvons aussi du commun dans nos modes de vie et d’action. Ces combats se croisent parfois, et se renforcent mutuellement.

La logique capitaliste aménage le territoire, ravage nos environnements, cherche à réduire nos vies au travail et à la consommation. Face à cela nous répondons par le squat, le blocage, le sabotage, par des pratiques visant à nous autonomiser de ce monde.

Mais nous constatons que cela n’est pas suffisant. Car si nous gagnons des moments d’autonomie, nous perdons du terrain.

Pour se renforcer et approfondir nos liens, il faut créer des moments de rencontre, confronter nos pratiques de luttes et nos modes d’organisation, réfléchir aux points de discorde qui agitent nos milieux, et ce, loin des calendriers imposés par les sommets et autres farces d’unité nationale.

Cet été, retrouvons-nous pour un campement autogéré à Bure, en Meuse, là où ils construisent de force un centre international d’enfouissement des déchets radioactifs… Nous voulons discuter de nos stratégies, avant d’envisager ensemble des modes d’action collective pour ancrer nos résistances, à Bure comme ailleurs.

Par ailleurs, la prochaine grande messe mondiale du climat (COP 21) qui aura lieu à Paris en décembre 2015 va une nouvelle fois focaliser l’indignation habituelle. Ne nous laissons pas divertir par cette mascarade. Nourrissons-nous plutôt des trajectoires transversales déjà créées, du Chiapas à Exarchia, de Ferguson à Villiers-le-Bel.

Nous n’avons rien à voir avec « l’international » de leurs sommets, pour nous le dépassement des frontières se construit plutôt dans les liens que l’on tisse entre nos mondes.

Notre colère n’est pas réversible. Elle s’organise.

Vladimir, Martine & Co *
vmc@riseup.net
www.vmc.camp

* En hommage à notre camarade malgré lui, qui nous a débarrassé du patron de Total.

Lien : http://04.demosphere.eu/rv/798


Source : Demosphère

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