L’éclatant vote du peuple grec signifie un non franc à l’austérité et un oui massif à la démocratie pour une autre Europe. Il confirme l’écart vertigineux qui se creuse entre les peuples et cette Union européenne qui les ignore. Désavoués par les électeurs grecs, Angela Merkel et François Hollande ont appelé Alexis Tsipras à faire des « propositions crédibles » : mais c’est à eux de montrer qu’ils peuvent proposer au peuple grec autre chose qu’une austérité et une injustice sans fin, en allégeant drastiquement le fardeau de la dette.

 

Avec les grecs pour une Europe sociale..;;

Photo : Mélanie Poulain.

 

La dette publique grecque est insoutenable, comme le démontre le dernier rapport du FMI que les gouvernements européens ont voulu dissimuler. En plus d’être illégitime et odieuse, comme l’a montré la Commission pour la vérité sur la dette grecque [1]. La question de sa restructuration décisive ne peut plus être évacuée après ce vote : moratoire immédiat, annulation, monétisation par la BCE, transformation en dette perpétuelle à faible taux d’intérêt… Peu importe la méthode, du moment que la dette cesse d’enfoncer la Grèce dans la soumission et la misère.

Mais cette victoire historique a une portée politique plus profonde : elle confirme que dans le sillage de puissants mouvements sociaux, des forces nouvelles et dynamiques se lèvent en Europe avec beaucoup d’intelligence politique et de dignité, au nom de la démocratie, de l’égalité et de la justice. À contrario pendant cette campagne, les forces conservatrices et social-démocrates, crispées sur leur dogme néo-libéral, ont montré leur vrai visage. Fabriquant et manipulant les peurs, recourant sans scrupule au mensonge, traitant les victimes comme des coupables, méprisant le peuple grec, le menaçant de chaos et d’expulsion, organisant un coup d’État financier, utilisant sans vergogne le journalisme de connivence : ces méthodes ont discrédité leurs auteurs, sans qu’ils ne s’en aperçoivent tant ils sont enfermés dans leur monde.

Ces dernier jours dans de nombreux pays, des mobilisations contre l’austérité et pour une autre Europe ont soutenu la lutte du peuple grec. Nous allons écrire la suite avec nos espoirs. Les forces politiques progressistes vont continuer de marquer des points en Europe, y compris aux élections. Début octobre des marches européennes partant d’Europe du Sud passeront par la France pour converger sur Bruxelles à la mi-octobre. Une conférence européenne et citoyenne sur la dette aura lieu à Bruxelles le 16 octobre. Attac appelle l’ensemble des organisations et les citoyen·ne·s à assurer leur succès, pour montrer que les mouvements sociaux européens détiennent les clés de l’avenir du continent.

 

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