La fin de l’année scolaire sonne souvent comme une menace pour les familles roms installées sur des terrains informels. C’est le cas pour 28 familles du campement de la rue Truillot à Ivry sur Seine qui risquent d’être hébergées provisoirement en hôtel une fois le terrain démantelé.
MENACES D’EXPULSION PARFOIS SANS ASSURANCE DE RELOGEMENT
350 personnes roms occupent aujourd’hui le terrain situé rue Truillot, dans la commune d’Ivry sur Seine. Ce terrain visé par une procédure d’expulsion a fait l’objet d’une demande de concours de la force publique en mai 2015 et risque d’être démantelé dans les jours qui viennent.
Sur les 80 familles, 49 devraient pouvoir être relogées dans des conditions convenables par le Conseil général, la commune et sur un site appelé « le Village de l’Espoir ». L’implication positive des collectivités territoriales permet aujourd’hui à ces familles de poursuivre leur parcours d’insertion en France dans le respect de leurs droits fondamentaux conformément à la circulaire interministérielle du 26 août 2012.
Nous avons néanmoins interpellé le Préfet du Val de Marne sur le devenir des 28 familles qui sont exclues de ce dispositif et risquent de se retrouver hébergées provisoirement en hôtel social à l’issue de l’expulsion.
DES RELOGEMENTS LOIN DES ÉCOLES
Ces hébergements ne sont pas satisfaisants car souvent situés loin du centre-ville et de l’école et ils rendent très complexe le suivi des familles par les associations.
Or, les efforts et moyens considérables mis en place par le collectif local pour inscrire les familles de ce terrain dans des parcours d’insertion ont d’ores et déjà porté leurs fruits notamment en matière de scolarisation.
Parmi ces 28 familles, 46 enfants sont scolarisés (8 en maternelle, 24 en élémentaire, 10 au collège-lycée, 4 à la mission locale) et n’aspirent qu’à reprendre le chemin de l’école à la rentrée et redoutent par-dessus tout une nouvelle expulsion.
Nous ne pouvons imaginer pire scénario que des familles envoyées dans des hôtels sociaux loin des attaches scolaires des enfants, coupées du soutien des enseignants et du collectif.
Aussi, insistons-nous sur la nécessité absolue de ne pas mettre à exécution une expulsion dans des conditions non conformes au droit international mais également en contradiction avec la politique mise en œuvre par le maire de commune, Philippe Bouyssou qui sollicite la tenue d’une conférence régionale sur la situation des familles roms en Ile de France.
La fin de l’année scolaire ne doit pas aller de pair avec la fin de l’école pour ces enfants.
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