Le site web BBC Monde, le 20 février dernier, a publié un article intitulé « Les difficultés d’être un Gouvernant au Venezuela » dont le contenu cherche à discréditer le Gouvernement Bolivarien et la stabilité du pays. Pour cette raison, l’ambassade du Venezuela au Royaume-Uni a envoyé une réponse au média britannique pour répliquer aux inexactitudes et aux faussetés publiées.
Réponse du Venezuela à la BBC de Londres
Le 20 février 2015, la BBC Monde a publié un long article, sous le titre « « Les difficultés d’être un Gouvernant au Venezuela » écrit par Daniel Pardo, correspondant de la BBC au Venezuela, qui contient des affirmations tendancieuses et des inexactitudes qui supposent une représentation injuste et excessivement négative du Gouvernement Bolivarien.
En ce sens, l’Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, souhaite apporter des éclaircissements sur certaines des questions abordées dans cet article:
1. Il est faux que l’opposition est persécutée pour des raisons politiques. Une confirmation de cela est l’existence d’une opposition organisée qui jouit des mêmes droits constitutionnels que les autres partis politiques du pays qui ont participé à 19 élections nationales pendant ces 15 dernières années. On peut dire la même chose de toute autre organisation qui travaille et agit dans le cadre de la loi. Il y a eu de nombreux cas d’actions anticonstitutionnelles et illégales menées à bien par la coalition des partis d’opposition, dont le coup d’Etat de 2002 et la grève pétrolière de décembre 2002 qui a duré jusqu’en janvier 2003 (et qui a coûté au pays des milliers de millions de dollars), une longue liste de tentatives pour briser l’ordre constitutionnel et renverser le gouvernement légitime et élu démocratiquement.
2. Il est faux qu’il existe une persécution politique des maires d’opposition. Les 33 cas qui sont mentionnés dans l’article sont dus à des enquêtes initiées non contre les maires mais contre des personnes accusées d’actions illégales et/ou tombant sous le coup de la loi. Le gouvernement a aussi initié des enquêtes contre des fonctionnaires du parti au pouvoir comme le maire de Valencia, Edgardo Parra, qui a été emprisonné pendant 6 mois pour corruption dans l’attente de son procès, ou le cas de l’ex maire de Maturín, Numa Rojas, qui est en prison.
3. Il est faux qu’on empêche la police de l’état de Miranda de faire son travail. Au contraire, le gouvernement et les porte-paroles du gouvernement ont exhorté à plusieurs occasions le gouverneur de l’état de Miranda à s’assurer que la police de Miranda accomplisse son obligation légale de prévenir la violence de rue connue comme « guarimbas », entre février et juin 2014, qui a causé la mort de 43 Vénézuéliens. A ce moment-là, le gouverneur et la police de l’état de Miranda ont refusé d’écouter ces appels et ont adopté une attitude négligemment passive face à la violence déployée par quelques extrémistes sur les vies et le bien-être des citoyens. La violence extrémiste de février à juin a été menée à bien dans quelques 18 municipalités, en majorité sous le contrôle politique de l’opposition et où les maires et les autorités municipales, parmi lesquelles les corps de la police locale sous leur contrôle, comme Polichacao, Polibaruta et Polimiranda, étaient coupables d’avoir négligé leur devoir, de ne rien avoir fait pour prévenir la violence de l’extrême droite.
4. Ce qu’on appelle la décentralisation, mise en place dans les années 90, avant le premier mandat présidentiel d’Hugo Chávez, fut essentiellement une politique néolibérale qui a eu des conséquences néfastes puisqu’elle ne liait pas les régions aux plans nationaux de développement et se concentrait sur la promotion du clientélisme et de la bureaucratie au niveau de l’état et au niveau municipal. Cette « décentralisation » a eu pour objet de perpétuer l’exclusion sociale de millions de personnes et de renforcer les inégalités puisque les ressources étaient concentrées dans les municipalités riches aux dépends des zones de faible développement socio-économique dans lesquelles vivait la majorité de la population. Le gouvernement bolivarien a obtenu de grandes avancées dans l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion sociale, précisément parce qu’il distribue et redistribue les ressources fiscales aux municipalités et aux gouvernements pour répondre aux besoins de la population. Cela a fait que le démantèlement de la décentralisation néolibérale a été indispensable. La Constitution Bolivarienne du Venezuela, approuvée par presque 80% de l’électorat en 1999, établit que la base de la structure politique du Venezuela est la démocratie participative et pour cela, les organisations de représentation populaire comme les conseils Communaux sont indispensables. Ces conseils permettent à des millions de Vénézuéliens, qui auparavant étaient exclus, d’avoir du pouvoir et de participer directement aux questions concernant leur quartier, leur paroisse, leur district ou leur mairie. La force de la démocratie participative au Venezuela s’exprime dans l’existence de beaucoup d’autres organisations de base.
5. Il est complètement faux que les municipalités et/ou les gouvernements d’états sous le contrôle de l’opposition sont laissés sans ressources. Le budget 2015 a augmenté de 34,21% par rapport à 2014 et le financement de programmes sociaux a augmenté de 34%. Dans le cas du gouverneur de Miranda, Henrique Capriles gère un des budgets régionaux les plus importants du pays. En ce sens, les politiques du Gouvernement en matière de santé, d’éducation, de logement, de transport, de santé et d’hygiène, de création d’emplois et d’autres domaines s’appliquent aussi au niveau fédéral, y compris aux états de Miranda et de Caracas, qui en ont bénéficié dans une large mesure. Pour l’ état de Miranda, les chiffres parlent d’eux-mêmes: le Gouvernement a construit 71.143 logements et 36.433 sont en construction alors que le gouvernement de Miranda que dirige Henrique Capriles bien qu’il ait des ressources fédérales et locales de l’état suffisantes, ne fait rien de significatif dont il puisse montrer les résultats dans ce domaine, bien qu’il affirme que son gouvernement a construit ces maisons.
7 (sic). L’accusation contre le Gouvernement Bolivarien d’avoir créé un réseau de clientélisme à but électoral non seulement est tendancieuse mais fausse. L’essence éthique du Gouvernement Bolivarien depuis sa création a été et continuera d’être la promotion du progrès social, comme le démontre la réduction massive de la pauvreté, la création d’un service d’hygiène universel et gratuit, l’éducation et la construction de 700 000 maisons pour des familles à bas revenus, ainsi que beaucoup d’autres réussites. Le Venezuela a déjà atteint les Objectifs de Développement du Millénaire et malgré les difficultés temporaires causées par la chute du prix du pétrole et une guerre économique provoquée de l’extérieur et à l’intérieur, est un des pays qui ont des indices d’inégalités, y compris la brèche de genre, les plus bas du continent. Le peuple vénézuélien soutient ces objectifs en ayant voté de façon écrasante en faveur du Gouvernement Bolivarien lors de 19 élections libres, justes et transparentes dans un système électoral que l’ex président Jimmy Carter a qualifié de « meilleur du monde ». Et grâce à la politique énergique du Gouvernement Bolivarien en matière d’inclusion sociale et politique, les listes électorales ont augmenté de 10 millions d’inscrits en 1999 à presque 20 millions en 2014. Le Venezuela bolivarien encourage vigoureuseent la démocratie et le progrès social.
8. L’article cite Jesús Torrealba, le secrétaire de la coalition de partis de l’opposition (MUD), qui affirme que le Gouvernement essaie de forcer l’opposition à abandonner les bons mécanismes démocratiques pour résoudre les conflits. La vérité, cependant, c’est que le président Maduro a convoqué une Conférence Nationale de Paix en pleine vague de violence, en février 2014, pour obtenir que tous les secteurs participent à un dialogue pour mettre fin à l’effusion de sang mais l’opposition a boycotté cette conférence.
En résumé, cet article est plein d’accusations sans fondement et d’inexactitudes. On ne fait aucun effort pour interviewer un représentant du Gouvernement concernant les allégations des individus liés à l’opposition. Monsieur Pardo se limite à présenter ces accusations comme la vérité.
Au nom du journalisme responsable, l’Ambassade pourrait profiter de cette occasion pour attirer l’attention de la BBC sur ce qu’affirme son propre code d’éthique journalistique, en particulier le chapitre 1.2.2. : « notre production journalistique utilisera des sources d’information responsables, se basera sur des preuves solides et prouvées et sera présentée dans un langage clair et précis. Nous nous efforçons d’être honnêtes et sincères concernant ce que nous savons et on évitera la spécualtion sans fondement. »
Traduction de Françoise Lopez pour cubasifranceprovence.over-blog.com
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