Le FemmEstival organisé par l’Office de la Culture Provence Verdon (dans le département du Var en France) et ses partenaires, se veut être le fondement d’une cohésion sociale qui favorise le partage, le respect des différences, l’accès à la connaissance et le lien socioculturel dans cette nouvelle définition du territoire qu’est la jeune Communauté de Communes « Provence Verdon ». Quoi de plus naturel, dans ce cadre et à l’occasion de la journée de la femme de rendre hommage à 3 béguines, ces femmes mystiques qui ont illuminé l’obscur moyen âge.
Ce premier FemmEstival a réunit du 27 février au 08 mars 2015 différents artistes. Un repas autour des recettes de grand-mères a été organisé ainsi qu’un loto au féminin. Nous y avons croisé Michèle Mülhemann « l’Amourdeuse » qui associe avec justesse humour et chanson ; « Les Poulettes » un quintet féminin qui nous a séduit par ses mélodies et ses influences musicales teintées de diversité. Le festival s’est clôturé par un concert gratuit pour les femmes où les hommes ont chanté les femmes.
Sous le soleil du 08 mars, journée internationale de la Femme, le festif a laissé place à la spiritualité par une conférence sur «Les Béguines, la spiritualité féminine». Cinquante personnes sont venues partager ce moment. En introduction, le documentaire « All om all » de Sylvana Panciera a été projeté.
Claudia Salé « autrice » d’une monographie qui s’intitule « La Mystique féminine dans la région Rhéno flamande au XII-XIII siècle en Europe du Nord Est », nous a guidé à la rencontre de ces béguines.
Plus précisément :
– Les béguines: Hadewijch d’Anvers, Marguerite Porete et Béatrice de Nazareth.
– La bénédictine: Hildegarde Von Bingen.
Plus qu’une recherche, une nécessité intérieure, comme une évidence ; Claudia Salé a fait parler trois femmes du Moyen Âge. Trois femmes mystiques et inspirées pour nous livrer leurs expériences spirituelles. Pendant la conférence, trois femmes d’aujourd’hui ont prêté leurs voix pour la lecture d’extraits de leurs écrits.
Nous avons suivi ces femmes du Moyen Âge qui ont osé exprimer – malgré les interdits, les tabous et les menaces – la puissante expérience de leur contact avec le divin, avec Amour, en parité avec Dieu. En un mot : Libres.
Elles sont poétesses, écrivaines, peintres, visionnaires, prophétesses, musiciennes, médecins et/ou infirmières, mystiques religieuses ou pas. Plus qu’une explication théorique, Claudia Salé nous a fait parcourir un chemin intérieur pour « sentir » l’expression de cette spiritualité féminine. Elle n’a pas manqué de faire un rapprochement entre le moment historique dans lequel nous sommes – de futur incertain et de crise existentielle – et celui dans lequel ces femmes vivaient au moment où leur spiritualité s’est exprimée. Elles ont apporté un élan nouveau à la spiritualité de l’Europe occidentale, tel un phare qui a illuminé la longue nuit obscure du moyen âge … Puis elles ont été oubliées. Aujourd’hui on les redécouvre, leurs chants, leurs écrits, leurs inspirations, leurs actions au monde résonnent. Libre d’Amour, sans crainte…une évidence, tel est possiblement le message qu’elles nous transmettent, nous offrent au delà des temps. Elles sont éblouissantes, elles sont d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Tout au long de la conférence Claudia Salé a su partager ce que ces femmes lui ont apportées et les questions qu’elles ont suscitées. Elle a proposé à ceux qui le voulaient bien d’expérimenter ensemble ce qu’elle nomme la « Demande » qui est le contact que chacun peut prendre avec cette humanité qui l’anime ; cette chaleur de vie qui part de notre cœur pour se demander à partir de cette « source intérieure universelle », ce dont nous avons réellement besoin.
Les échanges se sont poursuivis autour d’un café en présence d’une vingtaine de personnes. L’énergie et le travail du festival sur la semaine ont généré une dynamique conviviale et chaleureuse, chacun a pu y cheminer, créant un lien qui a favorisé les rencontres et témoignages. Mireille, Michelle et Jacqueline ont apprécié que ce travail fait par une femme sur la spiritualité des femmes soit transmis à d’autres. Pour Corinne, cette conférence lui a permis de reprendre contact avec son moi intérieur. Elle finit en disant « c’était simple, vrai et c’est ce qu’il me fallait ». Eric, quant à lui, a témoigné que Claudia Salé a su actualiser le message de ces femmes. Il a été touché par la façon dont elle a restitué leurs présences.
Pour plus d’information sur l’Office de la Culture Provence Verdon : http://www.cultureprovenceverdon.fr/
Pour lire la monographie de Claudia Salé : http://www.parclabelleidee.fr/docs/monographies/mystiquefeminine.pdf