L’évasion et la fraude fiscales sont organisées par les banques : c’est ce que montre à nouveau le scandale HSBC. Les banques françaises ne sont pas en reste, à commencer par BNP Paribas. Attac, qui publie cette semaine « Le Livre noir des banques » en partenariat avec Basta !, exige la fermeture des filiales des banques françaises dans les paradis fiscaux, à commencer par les îles Caïmans.
Le rebondissement du scandale HSBC, déjà mise en examen en France pour blanchiment de fraude fiscale, confirme l’ampleur de la fraude fiscale pratiquée par les 1 % les plus riches, du notable de province aux malfrats en passant par des chefs d’entreprises, des artistes, des sportifs et des hommes politiques.
50 000 comptes secrets auraient été ouverts en Suisse par des résidents français, dont 6 000 comptes à la banque HSBC (8 231 selon Hervé Falciani, l’informaticien à l’origine des révélations) dont seulement 3 000 identifiables. L’actuel ministre du budget, Christian Eckert, a indiqué en 2013 que seulement 0,2 % d’entre eux étaient déclarés. Le montant des fonds cachés dans ces comptes de résidents français est évalué à 5,7 milliards d’euros.
Bien que disposant des fichiers depuis 2009, Bercy a saisi la justice pour… 62 cas, au motif que de « nombreux » délinquants ont régularisé leur situation. Mais Bercy n’a récupéré que… 300 millions d’euros de recettes fiscales en 4 ans de travail sur la liste.
Venant après les révélations du « LuxLeaks » sur l’ampleur de l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales, l’affaire HSBC montre ce qui devrait être la priorité d’une vraie réforme fiscale : il n’y a pas qu’en Grèce que les privilégiés ne paient pas d’impôt.
Elle montre aussi le rôle majeur joué par les grandes banques dans la fraude et l’évasion fiscales, comme le montre Le Livre noir des banques d’Attac qui sort ce 11 février en librairie. Ce livre est le résultat de plusieurs mois d’enquête. Chiffres et exemples à l’appui, il montre le coût des banques pour la société et retrace l’histoire de conflits d’intérêts et de collusions incroyables, d’une capture idéologique inouïe, de responsables politiques et administratifs sous influence. La finance a bien un visage, celui d’une oligarchie bancaire plus que grassement rémunérée, coupable d’un véritable hold-up planétaire…
Si HSBC ou l’Union des Banques Suisses ont été prises la main dans le sac, les banques françaises participent elles aussi pleinement à ce jeu de l’évasion fiscale. Attac demande depuis plusieurs mois à BNP Paribas de fermer immédiatement ses filiales dans les paradis fiscaux, à commencer par les îles Caïmans où elle détient pas moins de 15 sociétés.
Plus d’informations : Livre noir des banques