Il est toujours difficile de nommer celui qui crée. Est-ce un artiste, un artisan, ou encore un designer, un créateur ?
Ousmane Mbaye est tout cela à la fois. Son travail, son “savoir-fer” selon ses propres mots est très inventif, l’assemblage du matériau pourrait rendre des objets froids et tristes. Bien au contraire le fer qui est verni se pare de velouté et les couleurs explosent.
Il a récemment exposé à l’espace 104 à Paris dans le cadre de Paris Design Week.
Le parcours de son exposition est à l’image de ce qu’il est et de son travail, soigné et généreux.
Au départ, ce sont des chaises colorées que l’on regarde derrière une vitrine, puis, dans une pièce, des meubles plus imposants sont suspendus le long des murs comme des tableaux ou disposés sur le sol, là on peut contempler les pièces mais aussi tourner autour et commencer à les toucher. Plus loin, dans un hall ouvert ou encore dans un espace buvette, on est invité à s’assoir sur les bancs, s’installer autour des tables.
Retrouvez sous les photos de Brigitte Cano les paroles du créateur.
“Ce qui me guide dans mon travail c’est l’amour au sens général du terme”.
“Pour être non-violent, il est nécessaire de faire un travail sur soi. Il faut tout le temps rester vigilant pour ne pas se laisser envahir par la violence.”
“Je suis très attentif aux finitions, j’aime quand c’est beau. Cela concerne aussi les formes, je recherche l’équilibre et la bonne proportion.”
“Je ne fais pas de plans sur papier, je ne dessine pas les meubles que je conçois. Je les imagine, ils sont une image ma tête et je la transpose directement en construisant le meuble.”
“J’ai appris à maîtriser la technique de la soudure avec mon père, une fois que j’ai eu apprivoisé le métal, j’ai commencé le travail artistique, j’ai travaillé sur les couleurs et sur l’esthétique.”
“Je refuse de porter l’étiquette d’autodidacte. J’ai appris un métier, à manier les outils, à souder. Je le transforme en créant des meubles, donc c’est une école.”
“D’où vient mon inspiration ? Principalement des gens que je rencontre, en Afrique, en Europe, en Asie, un peu partout.”
“Je ne fais pas du “recyclage”, tel que c’est à la mode aujourd’hui ou par engagement écologique. Il se trouve qu’au Sénégal, j’ai commencé à créer des objets utiles avec les matériaux que j’avais disponibles. ”
“Les pièces que je crée sont reproductibles industriellement. J’ai un atelier à Dakar dans lequel travaillent des artisans. Je leur transmets mon savoir-faire.”