Le mandat de six ans du président Felipe Calderón s’est achevé sans que soient délivrés les permis de plantation commerciale de maïs GM dans les États de Sinaloa et de Tamaulipas, dont la délivrance semblait imminente dans les derniers mois de son mandat — mais avec Enrique Peña Nieto, l’horizon demeure tout aussi menaçant.
Sa prétendue Croisade nationale contre la faim pourrait distribuer du maïs transgénique à titre d’aide directe « contre la disette » ou servir de justification pour l’accaparement de terres, les monocultures et l’agriculture industrielle accompagnés de produits agrotoxiques, de droits de propriété intellectuelle et de la criminalisation des semences indigènes.
Cependant, aucun permis n’a été délivré, les délais pour prendre une décision ont expiré et l’ensemencement des cultures irriguées dans le nord du Mexique, pour lequel les permis avaient été demandés, est déjà passé.
Ce succès concret pour les organisations mexicaines et internationales est le fruit de mois d’efforts, de lucidité et de mobilisation coordonnée, d’abondantes informations publiées dans les revues, de réseaux sociaux, de rencontres d’information, d’assemblées, d’ateliers, de campagnes de signatures internationales, de lignes de piquetage, de jeûnes, de débats publics, d’annonces à la radio faites par des militants, des intellectuels et des artistes reconnus, et d’innombrables articles d’opinion, de reportages, d’affiches et d’entrevues audio et vidéo dans Internet. Le coût politique national et international de cette autorisation a augmenté aux yeux du public. L’imbroglio juridico-administratif créé par les instances du gouvernement est à l’origine de contradictions flagrantes entre les différentes actions et dispositions gouvernementales. Mais ce serait une erreur de penser que la menace est derrière nous. Au contraire. Lorsque les prochaines périodes d’ensemencement (des cultures irriguées et pluviales) reviendront dans le nord du pays, nous verrons si les corporations pensent que les conditions leur sont plus favorables. D’ailleurs, de nouvelles demandes de permis ont déjà été présentées. Elles pourraient s’appliquer à plus de 36 millions d’hectares.
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