Dans l’est de l’Ukraine, les électeurs doivent décider du sort de leur région. Le scrutin qui est jugé « illégal » par Kiev et les capitales occidentales, pourrait déboucher sur une sécession de cette partie du pays.
Une vive tension entoure le scrutin d’auto-détermination à Donetsk et Lougansk. Des heurts ont été signalés dans la nuit autour d’un bâtiment de la télévision non loin de Slaviansk. Des témoins rapportent que des affrontements ont repris entre pro-russes et les forces envoyées par Kiev, juste avant l’arrivée des premiers électeurs. Les observateurs russes ont dû également renoncer au déplacement à Donetsk et Lougansk. Selon un membre de la Chambre civile de Russie, le groupe des observateurs russes a été empêché de traverser le poste de passage entre les deux pays. Pire, aucun autre observateur international n’a fait le déplacement pour superviser le « référendum » contesté par Kiev et les capitales occidentales.
Dispositif militaire renforcé
Des unités de la garde nationale ukrainienne ont été renforcées à Lougansk par deux hélicoptères, des véhicules de transport et plus de 100 membres des forces spéciales ukrainiennes. Certains témoins rapportent qu’une quinzaine de véhicules blindés a été déployée près du village de Novoaïdar où les forces d’auto-défense tentent de barrer la route de Lougansk aux forces gouvernementales.
Un scrutin sans valeur juridique
Selon les autorités ukrainiennes, le « référendum » qui se déroule dans l’est du pays « n’aura aucune conséquence juridique pour l’intégrité territoriale et l’organisation politique de l’Ukraine ». Un communiqué du ministère des affaires étrangères qualifie le scrutin d’une « farce criminelle » financée par Moscou. Le document ajoute que la plupart des habitants de ces régions refusent de se rendre aux urnes. En revanche, les séparatistes armés de l’est ukrainien, comptent sur une « victoire » forcément « retentissante » dans tout le territoire des régions administratives de Donetsk et de Lougansk.
Vers l’imposition de visas d’entrée pour les Russes
En cas d’aggravation des relations entre les deux pays, le gouvernement de transition ukrainien n’exclut plus la possibilité d’introduire le régime des visas avec la Russie. A en croire Sergueï Pachinski, chef de l’administration du président ukrainien par intérim, lors d’un point de presse à Kiev. La question d’introduction des visas d’entrée pour les Russes a déjà été formulée en mars dernier par le Conseil de sécurité et de défense nationale de l’Ukraine (SNBO).
Réactions de l’ex-chancelier allemand
Dans le journal allemand « Welt am Sonntag », l’ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, s’est opposé à tout élargissement des sanctions contre la Russie. Selon lui, l’Occident doit comprendre que Moscou défend ses intérêts en matière de sécurité et qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Otan serait inacceptable pour la Russie.
Les pays de l’Union européenne sont contre le référendum dans l’est de l’Ukraine. Hier, samedi, la chancelière allemande, Angela Merkel et le président français, François Hollande ont haussé le ton contre Moscou. Berlin et Paris ont menacé le Kremlin de nouvelles sanctions, en cas de l’échec de la tenue des élections présidentielles le 25 Mai.