L’audit de la dette publique publié aujourd’hui par les experts du Collectif pour un audit citoyen est un pavé dans la mare des politiques d’austérité : sur les 1950 milliards d’euros de dette publique accumulés depuis trente ans, près de 600 milliards sont dûs à des taux d’intérêts excessifs, et près de 500 milliards proviennent des cadeaux fiscaux consentis principalement aux riches et aux actionnaires. Au total, pas moins de 59% de la dette publique est illégitime. Pour stopper l’austérité qui dope le FN et ses amis, il faut sans tarder engager une restructuration des dettes publiques en France et en Europe.
Le FN à 25%, le Parti Socialiste à 15% : la soumission de François Hollande aux politiques européennes d’austérité se paie très cher. L’austérité rassure les marchés financiers mais désespère les peuples. Entendre le message des urnes, pour un gouvernement de gauche, ce serait remettre en cause le pouvoir des marchés, en commençant par leur principale arme aujourd’hui : la dette publique. Le rapport publié aujourd’hui par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique montre que c’est légitime et possible.
Si la dette a augmenté c’est d’abord parce que l’État a multiplié les exonérations pour les ménages aisés et les grandes entreprises : de ce fait la part des recettes de l’État dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans. Si l’État avait préservé ses recettes au lieu d’organiser ses déficits, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards €) à son niveau actuel.
D’autre part des taux d’intérêt excessifs ont provoqué un « effet boule de neige » qui pèse très lourdement sur la dette actuelle. Si l’État, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards €) à son niveau actuel.
Au total, pas moins de 59% de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs. Ces conclusions montrent l’illégitimité d’une très large partie de cette dette. Les politiques d’austérité imposées aux populations au nom de son remboursement sont donc absurdes économiquement, dangereuses politiquement et injustifiables du point de vue de l’intérêt général : cette dette publique n’a été creusée qu’au bénéfice de l’oligarchie financière, celle-ci doit supporter le coût de son annulation. Comme le propose le rapport du Collectif, il faut sortir les États des griffes des marchés financiers. Il y a urgence démocratique !
Voir le rapport Que faire de la dette ? Un audit de la dette publique de la France, publié par le Collectif pour un audit citoyen de la dette.