Image pendant le discours ‘I have a dream’.
Cette année 2014, le Jour de Martin Luther King est fêté le 20 janvier, pour le célébrer Pressenza publie les 6 arguments en faveur du recours méthodique à la Non-Violence, présentés par M.L.King en 1958 dans « Combats pour la liberté », ainsi que le discours ‘I Have a Dream (« J’ai fait un rêve »).
« Premièrement – La résistance Non-Violente n’est pas destinée aux peureux ; c’est une véritable résistance ! Quiconque y aurait recours par lâcheté ou par manque d’armes véritables, ne serait pas un vrai non-violent. C’est pourquoi Gandhi a si souvent répété que, si l’on n’avait le choix qu’entre la lâcheté et la violence, mieux valait choisir la violence. Mais il savait bien qu’il existe toujours une troisième voie : personne – qu’il s’agisse d’individus ou de groupes – n’est jamais acculé à cette seule alternative : se résigner à subir le mal ou rétablir la justice par la violence ; il reste la voie de la résistance Non-Violente. En fin de compte, c’est d’ailleurs le choix des forts, car elle ne consiste pas à rester dans un immobilisme passif. L’expression “résistance passive” peut faire croire – à tort – à une attitude de “laisser faire” qui revient à subir le mal en silence. Rien n’est plus contraire à la réalité. En effet, si le non-violent est passif, en ce sens qu’il n’agresse pas physiquement l’adversaire, il reste sans cesse actif de cœur et d’esprit et cherche à le convaincre de son erreur. C’est effectivement une tactique où l’on demeure passif sur le plan physique, mais vigoureusement actif sur le plan spirituel. Ce n’est pas une non-résistance passive au mal, mais bien une résistance active et non-violente.
Deuxièmement – La résistance Non-Violente ne vise pas à vaincre son ou humilier son adversaire mais à gagner son amitié et sa compréhension. La Non-Violence veut engendrer une communauté de frères, alors que la violence n’engendre que haine et amertume.
Troisièmement – C’est une méthode qui s’attaque aux forces du mal, et non aux personnes qui se trouvent être les instruments du mal. Car c’est le mal lui-même que le non-violent cherche à vaincre, et non les hommes qui en sont atteints.
Quatrièmement – La résistance Non-Violente implique la volonté de savoir accepter la souffrance sans esprit de représailles, de savoir recevoir les coups sans les rendre. Le non-violent doit être prêt à subir la violence, si nécessaire, mais ne doit jamais la faire subir aux autres. Il ne cherchera pas à éviter la prison et, s’il le faut, il y entrera “comme un fiancé dans la chambre nuptiale”.
Cinquièmement – Cette résistance Non-Violente ne se contente pas d’écarter toute violence extérieure et physique mais également toute violence intérieure de l’esprit. Le résistant non-violent est un être qui s’interdit non seulement de frapper son adversaire, mais même de le haïr. Le non-violent affirme que, dans la lutte pour la dignité humaine, l’opprimé n’est pas obligatoirement amené à succomber à la tentation de la colère ou de la haine.
Sixièmement – Enfin, la résistance Non-Violente se fonde sur la conviction que la loi qui régit l’univers est une loi de justice. En conséquence, celui qui croit en la non-violence a une foi profonde en l’avenir, qui lui donne une raison supplémentaire d’accepter de souffrir sans esprit de représailles. Il sait en effet que, dans sa lutte pour la justice, il est en accord avec le cosmos universel. Il est vrai que certains partisans sincères de la non-violence ont de la peine à croire en un Dieu personnel. Mais ils croient à l’existence de quelque force créatrice agissant dans le sens d’un Tout universel. Que nous croyions à un processus inconscient, à un Brahmane impersonnel ou à un Dieu vivant, à la puissance absolue et à l’amour infini, peu importe : il existe dans notre univers une force créatrice qui oeuvre en vue de rétablir en un tout harmonieux les multiples contradictions de la réalité. »
Discours ‘I Have a Dream (« J’ai fait un rêve »)