Un “vol déguisé” et une “trahison de la patrie” : c’est en ces termes que le leader historique de l’Ezln, Armée zapatiste de libération nationale, le subcommandant Marcos a refait tonner sa voix suite à la promulgation de la réforme du secteur énergétique promue par le président Enrique Pene Nieto, et qui permettra à des sociétés privées, pour la première fois depuis 75 ans, de procéder à l’exploration et à l’extraction de pétrole au Mexique.
Dans un communiqué où il critique par ailleurs durement la dépense de 10 millions de dollars en campagne électorale par le gouverneur du Chiapas, Manuel Velasco, Marcos a contesté la réforme promue par le Partido Revolucionario Institucional (Pri, au pouvoir), et le Partido Accion Nacional (opposition conservatrice), mais contestée pa le Partido de la Revolucion democratica (Prd, opposition de gauche), qui, avant que la disposition ne soit adoptée, a décidé de se retirer du dit Pacte de gouvernabilité passé avec le régime.
Pour Marcos, “il s’agit d’un vol déguisé en révision de la Constitution”, qui aurait en réalité commencé avec le néo-libéral Carlos Salinas de Gortari (1988-1994), qui avait privatisé jusqu’à 90% des 1150 sociétés gérées par l’État. Ce “pillage agraire”, soutient Marcos, aurait alors été couvert “par les mêmes mensonges” qui justifient de nouvelles réformes. “Maintenant, les champs du Mexique sont complètement détruits, comme si un lot de bombes atomiques les avait rasés au sol. Et c’est ce qui se passe avec toutes les réformes. Le carburant, l’énergie électrique, l’instruction, la justice, tout sera maintenant plus cher, de moins bonne qualité et plus rare”.