Pendant 3 jours, la 2ème édition du festival militant « Elles résistent contre les violences masculines faites aux femmes » a rassemblé à La Parole Errante des artistes lesbiennes : plasticiennes, photographes, musiciennes, danseuses, clownes, actrices pour des performances artistiques, mais aussi des lectures, des débats et des ateliers.
[media-credit name= »Photo Brigitte CANO » align= »alignnone » width= »300″][/media-credit]
Situé à Montreuil (93), La Parole Errante est un lieu de création artistique d’apparence discrète, connu pour ses engagements militants. Soutenu par le Ministère de la Culture, il est aussi chargé d’histoire, car il s’agit des entrepôts où Georges Méliès inventa trucages et effets spéciaux au tout début du cinéma.
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Le lieu a gardé son apparence brute, les techniciennes du festival y ont simplement monté leur matériel son et lumière. Les installations, peintures et photos des plasticiennes y ont posé un climat artistique s’intégrant parfaitement à la rugosité du béton nu. Malgré les cris et les révoltes jaillissant de certaines œuvres militantes, une ambiance douce régnait. Différentes générations se côtoyaient avec fluidité parmi les spectateurs, techniciennes et artistes.
Cet événement a été entièrement organisé par une quarantaine de femmes d’associations lesbiennes, sans aucune subvention. Michèle Larrouy, plasticienne et fondatrice du festival, s’est appuyée sur une longue expérience de son type d’événement et se réjouit de trouver beaucoup plus de respect que par le passé pour cette action.
Ce festival a pour but de promouvoir des artistes et différentes actrices de la vie artistique en manque de reconnaissance parce que femmes et homosexuelles. Celles-ci témoignent de la sérénité qu’elles trouvent à travailler entre elles car elles n’ont pas à se préoccuper de se battre pour prouver leurs compétences. C’est pour ces femmes aussi l’occasion d’exprimer une visibilité qui leur manque dans la vie quotidienne.
L’absence de mixité leur semble nécessaire pour démontrer leurs capacités. Toutefois, quelques hommes les accompagnent avec discrétion, sur la scène comme dans le public. La stigmatisation de la violence masculine, peu propice à l’apaisement, s’exprime proportionnellement à la violence ressentie au quotidien.
Cette année, l’Afrique du Sud est mise à l’honneur avec notamment la présence de Zanele Muholi, photographe connue pour ses portraits de femmes lesbiennes.
http://www.ellesresistent.free.fr/
http://www.la-parole-errante.org/