Le gouvernement congolais s’est dit prêt à conclure le processus de paix entrepris à Kampala dans un délai “raisonnable” par la signature d’un “document” censé mettre un point final à 18 mois de conflit conter la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). Ces propos d’ouverture formulés par les autorités de Kinshasa interviennent au lendemain d’une scission du M23 et de la disponibilité donnée par une faction du groupe armé – qui se dit “réaliste” et obéit aux ordres de Serge Kambasu Ngeve – pour signer un document conclusif en échange d’une amnistie, d’un cantonnement ou de la réinsertion des troupes rebelles dans la vie civile.
Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a positivement accueilli la “prise de conscience” de cette nouvelle branche du M23 qui a décidé d’accepter les positions de Kinshasa, tout en formulant le souhait que les médiateurs ougandais puissent épouser une ligne “plus raisonnable” en reconnaissant enfin la défaite militaire des rebelles. La branche “dure” du M23, sous commandement de Bertrand Bisimwa, chef politique du groupe armé, et de René Abandi, négociateur en chef de la rébellion, n’entend pas pour sa part renoncer à la signature d’un accord de paix. De son côté, Kinshasa ne veut pas entendre parler d’”accord”, en ce que celui-ci confèrerait un statut légitime à une force négative et battue sur le terrain.
Tout en faisant preuve d’ouverture à l’égard de cette branche plus modérée du groupe armée, Lambert Mende a précisé que tous les anciens combattants du M23 qui le souhaiteraient seraient automatiquement intégrés à l’armée régulière du Congo. Seuls ceux qui obtiendront une amnistie individuelle, que le gouvernement accordera aux rebelles qui ne se seront pas rendus coupables de graves crimes, pourront se présenter dans les bureaux d’enrôlement de l’armée, une fois qu’ils auront récupéré leurs droits civiques.
En dépit des pressions de la communauté internationale pour conclure le conflit du Nord-Kivu, ravivé en mai 2012 avec la naissance du M23, le gouvernement congolais a refusé lundi de signer un accord de paix à Kampala avec le groupe rebelle, soutenu tant par le Rwanda que l’Ouganda. Arrivé aux négociations comme vainqueur suite à la cuisante défaite militaire infligée au M23, Kinshasa veut faire accepter ses propres conditions politiques. Au moins sept groupes armés sont encore actifs dans l’Est du Congo, comme les rebelles hutus rwandais des forces Démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr), prochaine cible de l’armée régulière et de la brigade d’intervention des Nations Unies.