Par Jean-Marie Collin, « Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales »
Il est dommageable pour une bonne compréhension de l’information, que les médias oublient dans leurs différentes interventions certains points qui sont pourtant essentiels dans la compréhension de cet accord avec l’Iran et pour le futur du Moyen-Orient..
Zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive : C’est la grande solution pour apporter à cette région une grande stabilité. Interdire toutes les armes de destruction massive : chimiques, biologiques, nucléaires (que Israël détient). Il est regrettable que pour le moment les pourparlers de l’Ambassadeur finlandais Jaakko Laajava, n’aient pas encore abouti à mettre en place cette conférence, malgré plusieurs dizaines de réunion informelles.
Le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) : Il est absurde de dire que cet « Accord intérimaire » confirme le droit à l’Iran d’enrichir de l’uranium. Bien évidemment que ce pays en tant que signataire du TNP peut disposer légalement de ce droit comme le montre l’article IV de ce traité : « Aucune disposition du présent Traité ne sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les Parties au Traité de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ». Ce que l’accord – et c’est ce point qui est important – précise c’est l’obligation faite à l’Iran de ne pas enrichir au delà de 5% l’uranium.
Israël n’est pas membre du TNP et détient un arsenal nucléaire – acquis avec l’aide technologique de la France comme le rappelle le journaliste Vincent Jauvert – réparti principalement à travers sa force aérienne et sous-marine. Il est étonnant de voir à quel point aucun grand média n’indique cette information.
Le bouclier anti-missile : Et oui, la question doit être posée. Depuis plus de dix ans, ce bouclier est présenté comme pouvant protéger les Etats-Unis et les territoires européens devant une attaque de quelques missiles balistiques. Une attaque massive ne pouvant être déjouée par ce système. L’Iran était clairement indiqué comme la menace la plus importante, développant un programme balistique nucléaire. Par conséquent, devant ces éléments positifs de retour d’un véritable jeu diplomatique international avec l’Iran, ne faudrait-il pas que les parlementaires et les Etats s’interrogent sur l’utilité de poursuivre un tel programme de défense, dont le coût est loin d’être définitif et dont la capacité réelle à pouvoir détruire les missiles est loin d’être certaine ?