La compagnie pétrolière américaine Chevron a été condamnée à payer 9,511 milliards de dollars par le nouvel arrêt d’une cour en Equateur, a informé la Cour nationale de justice de l’Équateur (CNJ).
La sentence, de 222 pages, confirme la décision de la Cour de Sucumbios, mais a réduit le montant à payer par l’entreprise aux citoyens touchés par la pollution de l’environnement que, selon les experts internationaux, Chevron a laissé dans l’Amazonie du pays sud-américain.
Cette condamnation modifie celle de première instance qui obligeait Chevron à payer la somme de 19 milliards de dollars. Par conséquent, la somme finale à payer par la compagnie est de « 8 646 170 000 dollars», selon le document publié par la CNJ. A cette somme, il faut ajouter dix pour cent de la valeur, déterminé par la loi de gestion environnemental, pour le compte du Front de défense de l’Amazonie.
L’arrêt détermine que dans la loi équatorienne, il n’y a pas la figure d’excuses publiques, à laquelle était appelée l’entreprise par la Cour de Sucumbios. «Les dommages-intérêts punitifs ne sont pas régulés par le droit national, donc il n’y a pas d’excuses publiques et seule la condamnation à payer», indique le document.
Durant 26 ans, entre 1964 et 1990, Chevron-Texaco a exploité le pétrole dans les provinces de Sucumbios et Orellana. Après son départ, la compagnie a laissé dans cette zone des passifs environnementaux qui ont été dénoncés par le président équatorien Rafael Correa.
L’impact au délicat écosystème amazonien a été établi suite au déversement de 680.000 barils de pétrole dans les rivières, la flore et la faune des provinces amazoniennes d’Orellana et Sucumbios. Même le représentant légal de Texaco, Rodrigo Perez Pallares, a admis que son entreprise a déversé 15,834 milliards de gallons de déchets toxiques, hautement cancérigènes.
En outre, à cette période, Texaco a brûlé 235 milliards de pieds cubiques de gaz dans l’air. Le président Rafael Correa a déclaré que cette catastrophe est 85 fois supérieure à la marée noire de BP dans le golfe du Mexique et 18 fois supérieure à celle d’Exxon Valdez, sur les côtes de l’Alaska.