Manifestation contre la violence faites aux femmes au Santiago de Chili. Crédits photo : Marcela Contardo Berríos | Pressenza
Les sympathisants d’Amnesty International du monde entier ont entamé depuis le lundi 25 novembre une campagne d’action de 16 jours contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles du fait de l’intensification de la militarisation des sociétés.
Les Seize jours d’action contre la violence liée au genre seront l’occasion d’exercer des pressions sur les gouvernements pour les inciter à prendre des mesures pour : empêcher la violence sexuelle fondée sur le genre, et notamment les crimes commis par les forces de sécurité ; enquêter sur ces agissements ; protéger les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Cette campagne porte essentiellement sur le Bangladesh, l’Égypte, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Syrie.
« Le militarisme est une situation dans laquelle les valeurs militaires dominent la société, en temps de paix comme de conflit armé, a déclaré Madhu Malhotra, directrice du programme Genre, sexualité et identité d’Amnesty International. Ce climat a souvent des conséquences graves sur l’égalité de droits et la sécurité des femmes et des jeunes filles. »
« Tout au long de nos 16 jours d’action, nous ferons clairement savoir que les femmes et les jeunes filles ont le droit de vivre une vie sans violence, que cela soit en temps de guerre, lors de manifestations ou en détention. »
Les Seize jours d’action contre la violence liée au genre portent sur cinq pays :
Bangladesh : lettre au ministre de l’Intérieur pour demander l’ouverture d’une nouvelle enquête sur l’enlèvement en 1996 de la militante Kalpana Chakma qui œuvrait en faveur des droits des femmes autochtones et qui n’a jamais été retrouvée. Bien que ses deux frères aient identifié les personnes l’ayant enlevée, le nom de ces personnes a été omis dans toutes les enquêtes policières qui ont suivi.
Égypte : lettre au Premier ministre par intérim pour lui demander de lutter contre la violence sexuelle et la discrimination dont font l’objet les femmes et les jeunes filles, qui ont été en première ligne des manifestations depuis la « révolution du 25 janvier ». Depuis le soulèvement, les femmes sont soumises à des violences spécifiques.
République démocratique du Congo (RDC) : lettre au gouvernement demandant qu’il soit mis fin aux manœuvres d’intimidation et aux arrestations dont font l’objet les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes ; ces personnes fournissent une aide précieuse aux victimes d’atteintes aux droits humains dans le cadre du conflit qui ravage le pays. Il y a aussi une action de solidarité avec les femmes activistes, qui sont souvent prises pour cible parce qu’elles sont des femmes.
Soudan : lettre au ministre de la Justice pour demander l’abrogation d’une loi prévoyant que les femmes peuvent être condamnées à une peine de 40 coups de fouet en public si elles portent une tenue considérée comme « indécente », si elles sont en pantalon, par exemple, ou si elles sortent tête nue.
Syrie/Jordanie : lettre au ministre jordanien de l’Intérieur pour lui demander de veiller à ce que les Syriennes vivant dans le camp de réfugiés de Zaatri puissent accéder en toute sécurité aux installations sanitaires, qu’elles ont peur d’utiliser par crainte d’actes de violence sexuelle ou de harcèlement.
Les militants vont également écrire des lettres en soutien aux personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes au Honduras, et pour demander une enquête sur la violence sexuelle et les actes de torture dont une femme a été victime aux mains de l’armée au Mexique, dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits qui sera lancée par Amnesty International le 6 décembre 2013.
« En dépit des efforts déployés par les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes, les guerres, les conflits internes et la répression violente des mouvements politiques et de justice sociale peuvent avoir des répercussions particulières et souvent disproportionnées pour les femmes, et accentuer les violences qu’elles subissent », a déclaré Madhu Malhotra.
« Des actes de violence sexuelle et de violence liée au genre en situation de militarisme se produisent dans toutes les régions du monde. Pour qu’un changement d’attitude ait lieu, il faut que les auteurs de ces agissements soient tenus de rendre des comptes. »