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Avant que vous ne commenciez à lire cet article, prenez s’il vous plaît un moment pour vous remémorer qui vous étiez à l’âge de 15 ans, à quoi ressemblaient vos journées, quel étaient vos passe-temps, quelles étaient vos préoccupations et vos aspirations.
Ces dernières semaines, nous avons souvent vu Malala Yousafzai dans la presse ou à la télévision, faisant le tour des États-Unis pour promouvoir son autobiographie : « Moi, Malala ». C’est aussi une étudiante pakistanaise de 16 ans ayant reçu une balle en pleine tête par des tireurs talibans parce qu’elle défendait le droit à l’éducation.
Elle nous a montré et appris en quelques mots seulement ce qu’il nous faut changer ; elle nous a montré une nouvelle direction. Elle a redéfini le vrai sens de l’éducation. L’éducation ce n’est pas trouver un emploi et faire une belle carrière, c’est une question de savoir, de liberté et de respect. L’éducation est une arme non violente contre l’ordre établit, contre la discrimination et la manipulation ; l’éducation donne de la force au peuple. Au Pakistan, les Talibans empêchent les femmes d’aller à l’école ; ici, aux États-Unis, nous coupons les financements nécessaires à l’éducation et nous nous empressons de privatiser l’éducation et de nous assurer qu’elle devienne une marchandise et non un droit.
Malala nous a aussi donné une grande leçon sur la théorie de la « guerre contre le terrorisme ». Elle a personnellement reçu une balle en pleine tête par une « organisation terroriste » et n’a pas cherché à se venger, elle n’a pas perdu son temps ni son énergie à faire payer les Talibans pour leur crime. Au lieu de cela, elle travaille chaque jour à la construction d’un nouveau monde et d’une nouvelle société, et aimerait un jour devenir le Premier ministre du Pakistan. « J’ai remercié le Président Obama pour le soutien des États-Unis en matière d’éducation au Pakistan et en Afghanistan ainsi que pour les réfugiés syriens », a annoncé Yousafzai dans une déclaration faite à l’Associated Press. « J’ai aussi exprimé mes inquiétudes au sujet des attaques de drones qui alimentent le terrorisme. Des victimes innocentes sont tuées par ces actions, qui nourrissent le ressentiment au sein du peuple pakistanais. Si nous concentrons nos efforts sur l’éducation, cela aura un grand impact. »
Malala redéfinit la politique, en lui donnant sa meilleure définition, celle de changer les conditions de vie des gens et elle le fait avec tant de transparence ! Ces dernières semaines, elle a réellement envoyé un message fort de ce qui nous attend. Une nouvelle génération est en marche. Cela a commencé il y a quelques années avec la jeunesse tunisienne et égyptienne, suivie par celle d’Espagne et de New York. Et maintenant, en toute logique, ce processus fait une nouvelle étape aux États-Unis grâce au sermon d’une jeune Pakistanaise portant des vêtements traditionnels et un voile !
Les Humanistes ont un principe que les Talibans devraient étudier. Le voici : « quand tu veux atteindre un but par la force, tu produis l’effet contraire ». Et pour toi Malala, voici une jolie citation du livre de Silo, Humaniser la Terre : « Toi qui donnes mille noms, toi qui donnes du sens, toi qui transformes le monde, tes pères et les pères de tes pères se perpétuent en toi. Tu n’es pas un bolide qui tombe, mais une brillante flèche qui vole vers les cieux. Tu es le sens du monde et, quand tu clarifies ton sens, tu illumines la terre. Lorsque tu perds ton sens, la terre s’obscurcit et l’abîme s’ouvre. »
Traduction de l’anglais : Marion Grandin