Le grand smog (fumée + brouillard) de 1952 est un épisode grave de pollution atmosphérique qui a affecté Londres en décembre 1952… même s’il n’a pas été pris au sérieux à l’époque étant donné que Londres avait déjà connu de nombreux épisodes de nuages de pollution (les fameuses « purées de pois ») par le passé. Cependant, les rapports médicaux gouvernementaux publiés les semaines qui suivirent estimaient que jusqu’au 8 décembre 4 000 personnes étaient mortes prématurément et que 100 000 autres étaient tombées malades à cause des effets du nuage de pollution sur l’appareil respiratoire humain. Des recherches plus récentes suggèrent un nombre total beaucoup plus élevé de victimes mortelles, soit 12 000. Wikipédia
Une étude menée entre 1996 et 2004 à l’université de Birmingham a suggéré que les pics de pollution peuvent avoir entraîné une épidémie de pneumonie causant la mort de milliers de personnes en Angleterre au cours des dernières années : 386 374 personnes sont décédées des suites d’une pneumonie au cours des huit années d’examen, ce qui n’est pas sans lien avec une forte concentration de polluants, dont les gaz d’échappement des véhicules à moteur. « Des taux de mortalité élevés ont été observés dans les zones très polluées », a déclaré le professeur George Knox, rédacteur du rapport. « La conséquence majeure a été un accroissement des décès par pneumonie ».
Les auteurs d’un nouveau rapport publié dans le Guardian estiment que les avantages d’une réduction de la pollution atmosphérique justifient à eux seuls la mise en place d’actions de lutte contre le changement climatique puisque cela « permettrait de sauver chaque année des millions de vies d’ici la fin du siècle, et ce uniquement grâce à une réduction de la pollution atmosphérique ».
« Il est assez frappant de constater qu’il est possible d’émettre un argument purement sanitaire pour contrôler le changement climatique », a déclaré J. Jason West, professeur adjoint au département des Sciences de l’Environnement et d’Ingénierie de l’Université de Caroline du Nord. Son équipe a conclu que chaque année des millions de décès prématurés pourraient être évités si l’on réduisait les émissions de combustibles fossiles ; cela permettrait en outre de faire des économies considérables.
(Traduit de l’anglais par Florian MORINIÈRE)