Par Jean-Marie Collin. “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales”
Nous pourrions croire que nous savons tout de l’histoire de la Guerre Froide. Et bien, preuve que non, à la lecture des dernières publications de documents déclassifiés des deux côtés de l’Atlantique…
Le Brésil fait partie de ces Etats à travers le monde (Argentine, Suède, Roumanie, …) qui ont décidé de ne pas mener à son terme son programme d’acquisition d’arme nucléaire. Le grand quotidien O Estado de Sao Paulo vient de publier des minutes d’une réunion secrète qui date du 10 juin 1974 en présence du président (Général) Ernesto Geisel. Suite à l’explosion d’un engin (bombe) nucléaire dit pacifique par l’Inde le 18 mai 1974, il craint que l’Argentine ne procède de la même façon pour se doter de la bombe, engendrant éventuellement un conflit avec ce pays. Il décide donc de doter le Brésil d’un arsenal atomique sous couvert d’un programme électronucléaire. En 1976, suite à un accord avec la République Fédérale d’Allemagne (RFA), 3 centrales nucléaires doivent être construites, permettant aux ingénieurs de débuter pleinement leur recherche à des fins militaires. Aujourd’hui, ceci est bien de l’histoire passée. Le Brésil est membre du TNP, depuis 1998, comme de l’organisation qui gère la zone exempte d’armes nucléaire d’Amérique du Sud et des Caraïbes (Traité de Tlatelolco). Enfin, Brasilia a inscrit dans sa constitution « l’interdiction de posséder une arme nucléaire ».
Le Brésil est cependant un des rares Etats dans le monde à maîtriser l’ensemble du cycle de l’uranium (extraction, enrichissement) et devrait maîtriser prochainement grâce à la France la technologie nécessaire pour embarquer un réacteur nucléaire à l’intérieur d’un sous-marin d’attaque.
1983, l’Europe est véritablement plongée au coeur de la Guerre froide, chaque alliance militaire (Pacte de Varsovie et OTAN) se livre alors une course aux armements avec notamment la crise des missiles Pershing et SS-20. Devant donc le danger d’un affrontement nucléaire, la reine d’Angleterre va préparer un discours qui va rester secret pendant 30 années, celui-ci vient d’être révélé à la fin de ce mois de juillet par les Archives nationales britanniques. La Reine invoque dans ce discours la famille, Dieu et le patriotisme : « Nous savons tous que les dangers auxquels nous devons faire face aujourd’hui sont bien supérieurs à ceux traversés auparavant au cours de notre longue histoire. L’ennemi n’est plus un soldat armé d’un fusil, ni même un pilote bombardant nos villes, mais le pouvoir fatal de nouvelles technologies mal exploitées. » Cette révélation montre bien à quel point nous sommes passés près de cette guerre nucléaire …