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Par Jason Diltz | Antiwar
J. Diltz nous parle des armes chimiques en Syrie. Plus précisément, il fait le point sur la manipulation grotesque mise en place par les gouvernements occidentaux pour accuser les autorités syriennes d’avoir utilisé de telles armes contre la population civile.
Apparemment, les régimes occidentaux seraient prêts à en découdre contre la Syrie et une attaque serait prévue dans les deux semaines à venir.
De fait, tout en stigmatisant une éventuelle agression occidentale contre la Syrie, la Russie a fait clairement savoir qu’ elle ne s’opposerait pas militairement à une telle entreprise.
On comprend bien que la Russie n’en a ni les moyens et encore moins la volonté. Mais qu’elle a sans doute reçu des garanties que les bombardements auraient une portée somme toute limitée sur le plan politique, c’est-à-dire qu’ils ne viseraient pas à détruire la direction politique syrienne mais à l’affaiblir significativement et à entretenir ainsi le chaos dans le pays.
Fait nouveau, l’Etat juif d’Israël a également fait savoir qu’il encourageait une telle démarche agressive contre le pouvoir syrien.
Pour prendre la mesure de l’émotion suscitée en effet par l’usage (certain d’après François Hollande) supposé d’armes chimiques par l’armée syrienne, il suffit de constater l’état de confusion mentale d’un Laurent Fabius qui est allé confier son affliction à son ami Shimon Peres. [Djazaïri]
L’ONU rejette un appel des Etats Unis à retirer ses inspecteurs de Syrie tandis que la guerre menace
Les Etats Unis se préparent à attaquer, mais les inspecteurs continuent d’enquêter
(traduit de l’anglais par Djazaïri)
Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon a rejeté aujourd’hui les demandes américaines de retirer de Syrie les inspecteurs en armement chimique, les personnes informées de la teneur de la conversation affirmant qu’il est « resté ferme sur le principe. »
Les dirigeants des Etats Unis et d’autres pays occidentaux cherchent désespérément à préserver leur version sur l’usage d’armes chimiques par la Syrie et semblent craindre que cette dernière soit sérieusement mise à mal par l’enquête onusienne.
C’est pourquoi, après avoir d’abord exigé que les inspecteurs puissent se rendre sur site, les Etats Unis ont brusquement tourné casaque quand la Syrie a accepté, insistant pour dire qu’il était « trop tard. » Depuis, les officiels [occidentaux] ont soutenu être déjà convaincus de la culpabilité [de l’armée] syrienne sur la base d’informations de presse et de déclarations des rebelles, et se préparent à lancer des attaques dans les quinze jours à venir.
Les dirigeants britanniques ont franchi un pas supplémentaire et ont essayé d’anticiper sur les conclusions de l’enquête en affirmant que les preuves ont probablement été détruites ou « trafiquées » et que ce que les enquêteurs diront au monde sur ce qui s’est passé à Jobar sera dépourvu de fiabilité.
A l’instar de ce qui avait conduit à l’invasion de l’Irak, les dirigeants occidentaux ont déjà pris leur décision et sont maintenant en train de faire tout leur possible pour éviter la production de preuves qui ruineraient leur projet.