Par Jean-Marie Collin. “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales”
De nouvelles révélations prouvent, que la France a caché sciemment des informations concernant des retombées radioactives massives de plutonium sur les atolls polynésiens.
Officiellement 219 retombées radioactives aériennes ont été mesurées par le Ministère de la défense, entre 1966 et 1974 à la suite des essais nucléaires atmosphériques réalisés en Polynésie. Or, selon de nouveaux documents déclassifiés émanant du CEA et du Ministère de la défense (donc incontestable), ce chiffre est au total de 368 retombées radioactives. Soit 149 de plus ! Ces mesures furent toutes réalisées par le Centre d’expérimentations du Pacifique à cette période. Une nouvelle preuve du mensonge des autorités administratives et militaires compétentes de l’époque sur la non pollution des essais nucléaires.
Ces retombées radioactives « mesurées sur 28 sites à travers les 5 archipels de Polynésie française » sur la période 1966-1974 se répartissent ainsi :
- 17 à Bora Bora
- 29 à Hao
- 26 à Hiva Oa
- 31 à Mangareva
- 17 à Puka Puka
- 14 à Raivavae
- 17 à Rangiroa
- 39 à Tahiti
- 37 à Tureia
Plutonium : Les cinq archipels polynésiens ont ainsi été touchés par des retombées radioactives, dont des retombées au plutonium qui selon Roland Oldham « dépassaient la dose de 500 fois la concentration maximale admise, à Mahina » (commune au nord de Tahiti.)
Bruno Barrillot, expert international, renvoyé pour cause de “non compétence”, est à l’origine de la révélation de ces nouveaux chiffres. Car, c’est bien là tout le travail de l’expert, qui a étudié minutieusement les 2050 pages des 58 côtes d’archives déclassifiées par le ministère de la Défense le 20 décembre 2012. Voilà à quoi sert l’indépendance d’un expert. Montrer la réalité, juste la vérité …. !
À lire, l’analyse de Bruno Barrillot “Essais nucléaires : une transparence limitée” sur le site internet de l’Observatoire des Armements
Cette nouvelle révélation, est du pain bénit pour le Comité des 24 de l’ONU qui « Prie le Secrétaire général, en coopération avec les institutions spécialisées des Nations Unies compétentes, d’établir un rapport sur les retombées environnementales, écologiques, sanitaires et autres des essais nucléaires pratiqués pendant trente ans dans le territoire » ….