Tandis que les brésiliens réclament l’annulation de la coupe de football pour financer le système de santé de leur pays, que les turcs manifestent leur ras-le-bol (cf : photo à la une, prise récemment à Ankara), les indiens deviennent les cobayes des laboratoires pharmaceutiques, profitant de leur pauvreté économiques et leur analphabétisme.
L’hôpital Maharaja Yashwantrao, du nom d’un ancien gouverneur de la ville de Indore (Inde), n’a rien d’un palace : patients et cafards se partagent les couloirs, tandis que les paysans venus à pied des villages environnant attendent des jours leur consultation. L’équipement médical est en aussi triste état que les locaux qui ne semblent pas avoir été remis en état depuis l’inauguration, il y a 60 ans.
Dans cet hôpital, profitant d’une législation laxiste et de coûts de mise en œuvre modiques, les plus grandes multinationales pharmaceutiques testent leurs produits sur les patients les plus pauvres : analphabètes, handicapés, enfants ou adultes. L’archaïque système de santé de ce pays où l’assurance santé n’est pas monnaie courante leur fournit un riche potentiel de cobayes. Les formulaires de consentements, parfois rédigés en anglais, signés d’une croix par les analphabètes, donnent à l’affaire un arrière goût de cynisme.
Ce type d’affaire, rapportée en espagnol sur le blog de David Jimenez et ici résumé, n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est son ampleur. « Prés de 500 tests cliniques entre 2005 et 2012, sur un total de 57 milliers personnes, dont 20% ressort avec de graves séquelles ou n’en ressort pas » selon l’article de notre confrère. Cette situation ne fait que montrer, une fois de plus, les méfaits d’un système de santé laissé aux mains des entreprises privées. Absence d’assurances santé et de régulations contraignantes encadrant les actes médicaux, pauvreté et manque d’éducation forment un bien sinistre cortège favorisant leurs profits économiques avant toute chose, en l’absence de toute dignité humaine.
Cortèges qui se dirigent en dansant vers de nombreux pays, même les plus riches, à moins que ne les arrêtent d’autres cortèges qui se dessinent en ce moment dans de nombreux points du globe.