Lors de la Plateforme européenne pour l’intégration des Roms, jeudi 27 juin, des militants roms ainsi que 93 165 personnes du monde entier demandent à la Commission européenne de prendre des mesures pour mettre un terme aux discriminations généralisées et persistantes auxquelles sont en butte les Roms à travers l’Europe.
« Il est temps que l’Union européenne agisse sur cette question, a déclaré Nicolas Beger, directeur du Bureau des institutions européennes d’Amnesty International. Les Roms en Europe continuent d’être confrontés aux expulsions forcées, à la ségrégation dans les écoles et aux crimes de haine – les conséquences de politiques et de pratiques discriminatoires. L’Union européenne a les moyens de remédier à cette situation en obligeant les pays membres à respecter les lois européennes contre la discrimination. Jusqu’à présent, la Commission européenne s’est montrée réticente à cette idée ; 93 165 citoyens ordinaires exigent aujourd’hui qu’elle intervienne. »
« Le grand nombre de cas d’expulsions forcées de Roms, leur ségrégation en matière de logement et d’éducation et la réponse inadaptée aux crimes de haine dont ils sont la cible ne sont pas des incidents isolés, mais la conséquence d’une discrimination généralisée et institutionnalisée », a poursuivi Nicolas Beger.
En tant que garante des lois européennes contre la discrimination, la Commission peut amener les États membres de l’UE à rendre des comptes s’ils les piétinent.
La Commission a déclaré qu’elle engagera une action en justice si elle constate qu’une discrimination systématique est pratiquée dans des pays de l’UE. Toutefois, malgré les éléments probants présentés par Amnesty International et d’autres organismes, qui dénoncent les politiques spécifiques et les pratiques discriminatoires bafouant la directive sur l’égalité raciale, la Commission s’est jusqu’ici montrée peu disposée à agir.
Des milliers de personnes demandent à la commissaire européenne Viviane Reding d’utiliser tous les moyens dont elle dispose, y compris l’action en justice si nécessaire, pour garantir que les Roms en Europe puissent jouir de leurs droits fondamentaux, sur un pied d’égalité avec les autres citoyens.
Proposé au Berlaymont, siège de la Commission européenne, le petit-déjeuner « Commencez votre journée par la justice et les droits humains » offre l’occasion aux commissaires européens de rencontrer des militants roms qui ont subi des violations des droits humains et permet d’attirer l’attention sur le soutien important que remporte cette cause. Il se déroulera avant la remise à la commissaire Viviane Reding, le lendemain, des 93 165 signatures recueillies au cours des deux derniers mois dans le cadre de la campagne d’Amnesty International Ici et maintenant, droits humains pour les Roms !