Selon un rapport des Nations Unies paru aujourd’hui, les pays en voie de développement riches en ressources naturelles pourraient faire d’énormes pas vers une éducation universelle s’ils géraient mieux les revenus liés à ces ressources et qu’ils en dédiaient une part importante à l’éducation.

Le rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous, proposé par l’UNESCO, souligne qu’en optimisant et en gérant de manière transparente les revenus des industries d’extraction, les 17 pays observés pourraient générer 5 milliards de dollars supplémentaires par an pour financer l’éducation, ou au moins 2,5 fois le montant qu’ils ont touché comme aide pour l’éducation en 2010.

« Le droit national à l’éducation doit être soutenu par des ressources appropriées. Les 17 pays observés dans cette étude font face à de terribles défis en matière d’éducation, qui ne pourront être résolus que par des financements supplémentaires pour étendre leurs systèmes éducatifs », indiquait Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO.

L’étude, intitulée « Transformer les bienfaits des ressources en un bonheur pour l’éducation », indique que les revenus issus des ressources naturelles pourraient permettre à ces pays de toucher plus de 11 millions d’enfants déscolarisés. « C’est un investissement dans les générations futures qui devrait être fait maintenant » à ajouté Ms. Bokova. L’étude montre comment cela peut être fait.

En Ouganda par exemple, le budget du gouvernement doit être multiplié par deux d’ici 2016, suite à la découverte récente de ressources pétrolières. Cela pourrait entraîner un dédoublement du budget consacré à l’éducation. Ainsi tous les enfants en âge d’aller à l’école pourraient s’y rendre. À la République Démocratique du Congo, moins de 10% des revenus issus des ressources minières reviennent au pays, les 90% des gains restants allant aux sociétés d’extraction. Equilibrer ces pourcentages permettrait au Gouvernement de garder davantage de revenus et de les investir dans l’éducation, d’après ce même rapport.

« Un grand nombre de pays gère mal leurs revenus issus des ressources naturelles, négocie mal avec les sociétés d’extraction ou encore fait les mauvais choix en terme de dépenses », indique Pauline Rose, directrice du rapport mondial de suivi. « Dans certains pays, les fonds ont été placés sur les conflits armés au lieu d’être injectés dans l’éducation. S’ils avaient mieux géré leur revenus et qu’ils avaient investi 20% de ces recettes dans l’éducation, 10 des 17 pays observés pourraient atteindre un niveau d’éducation primaire universel », continue-t-elle.

Le rapport, publié quelques jours avant le Forum de l’Economie Mondial qui eut lieu au Cap en Afrique du Sud entre le 8 et le 10 mai, émet quelques préconisations. Entre autre l’optimisation des revenus dans le but d’améliorer les services sociaux, la gestion et le contrôle de l’utilisation des revenus issus des ressources naturelles et l’attribution de 20% au moins des revenues des ressources naturelles au budget éducatif.

Les pays analysés par ce rapport sont : l’Afghanistan, l’Angola, le Burkina Faso, le Tchad, le Cameroun, la République Démocratique du Congo, la République du Congo, le Ghana, la Guinée, le Laos, le Malawi, le Niger, la Papouasie Nouvelle Guinée, la Sierra Leone, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zambie.  L’article d’origine se trouve sur le site internet des Nations Unies, sous ce lien.

 

Traduction de l’anglais : Frédérique Drouet