Par Luis Fraczinet
Jusqu’où sommes nous capables de percevoir notre environnement, de penser à notre réalité individuelle ou à notre noyau familial? Jusqu’où sommes nous capables de comprendre ce que nous sommes et nous dire… nous sommes vraiment heureux?
En effet, nous sommes dépendants de notre entourage. Nous sommes des êtres qui échangeons forcément avec les autres et qui réagissons à un paysage physique. Ces deux choses génèrent et produisent une expression sociale bien déterminée que nous avons pour habitude d’appeler “culture”. Cependant, malgré ce monde social et physique dont nous dépendons, c’est nous, les individus, qui avons le pouvoir de décider à chaque moment pour agir en fonction de nos propres jugements. Il est possible de vivre dans un environnement social dont la valeur principale est l’individualisme mais nous pouvons décider d’être solidaires et généreux avec les autres pour trouver le Bien Majeur… Cela est possible quand un individu est régi par des principes éthiques et moraux plus grands que ceux prédisposés et offerts par l’environnement.
Seul l’individu peut mettre un frein à ce conditionnement et choisir librement de renforcer ses principes. Seul l’individu peut, en dehors de tout autre déterminisme, faire partie du changement quand il a la VOLONTÉ de le faire. Malheureusement, nous réfléchissions trop peu souvent sur cette capacité de changement malgré le fait que, oui, la plupart du temps, nous sommes capables de remettre en question cette capacité. Cela a déjà été vu par le passé, quand certaines personnes ont réussi à faire de grandes actions contre le système abusif et oppressant, et nous sommes incapables d’assumer ce même changement avec le même courage. Rapidement, soit nous les immortalisons ou nous les plaçons sur un piédestal ou alors, soit nous les considérons comme de drôles d’oiseaux ou dignes d’une remarque anodine. Quelque soit le résultat, nous obtenons exactement la même chose: ces personnes, dans leur gloire, nous les transformons en HÉROS dignes d’être imités… mais seulement imiter… ou alors, nous les transformons en produits dérivés d’une expérience sociale et nous poursuivons nos vies.
Nous sommes des individus habitués à être dominés et dirigés et il nous est difficile de remettre en question nos capacités à devenir quelqu’un de plus grand que ces personnes “dignes d’être imitées”. Socialement, nous nous mettons des limites pour avancer et il y des sujets que nous n’abordons jamais parce qu’ils viennent avec la mention “IMPOSSIBLE A RÉALISER”.
Au cours de l’histoire, nous n’avons pas avancé en tant que société dans aucun processus qui nous aurait conduit au changement qui cherchait le bien puisque les paradigmes sont toujours les mêmes… Mais de manière individuelle, il y a eu des changement qui ont permis de montrer comme il est beau d’avoir du courage face aux processus.
Nous avons vu que, oui, d’autres ont pu accomplir d’avantage que ce dont le système te prédispose. Malgré le fait que ces personnes vivent dans un milieu oppressif et abusif, elles ont réussi à sourire. Des personnes qui, en observant qu’elles pouvaient faire partie d’un changement, ont justement participer à celui-ci ou ont assumé le processus impliqué.
Désormais, la question n’est plus “Où habitons-nous?” Dans une maison verte et accueillante ou dans un appartement petit et tumultueux. Notre environnement ne détermine pas notre comportement, c’est seulement une partie de nos conditions de vie. C’est l’individu qui décide, c’est le cœur qui stimule la Volonté de Résister/de Changer ce qui est injuste dans notre société.
Ne perds plus de temps à regarder de loin ces drôles d’oiseaux… Assume les processus. Rien que pour cela, il faut déjà du courage.
Traduit de l’espagnol par Marie LE BERRIGO