Une tribune d’Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés, publiée aujourd’hui dans le Huffington Post
Le 19 décembre dernier, notre gouvernement a proposé à l’Assemblée Nationale une réforme bancaire à minima sans que cela ne fasse grand bruit sur TF1. Cette réforme est soutenue, soit dit en passant, par les banquiers francais. Le terme de minima ne m’appartient pas, il est repris par le milieu économique sur des sites boursiers qui ne sont pas particulièrement utopistes. Pour preuve ce débat proposé par Boursorama.com avec Catherine Lubochinsky du cercle des économistes.
Dans le même temps, nous apprenons que le lobby bancaire à fait plier « les sages de bâle » concernant les accords dit de Bâle 3. Si peu d’entre nous sont à même de bien comprendre de quoi il s’agit, une seule certitude me hante : la puissance mais surtout la désinvolture de nos banquiers devant une situation économico-financière particulièrement instable. La crise de 2008 et l’effondrement de Lehman Brothers semblent volontairement oubliés alors que les fondamentaux économiques restent plus que jamais dans le rouge.
Mais le goût de la spéculation doit rendre aveugle les plus intelligents d’entre nous car aujourd’hui tout semble bon pour surtout ne rien changer au système spéculatif en place et pour laisser le grand casino de la finance internationale continuer à jouer avec notre modèle de société au risque de le voir s’effondrer du jour au lendemain sous le coup d’un nouveau trader fou.
Pourtant, lorsque l’on discute avec les gens autour de nous, les banquiers ne semblent pas vraiment en odeur de sainteté. J’ai même l’impression que nous sommes de plus en plus nombreux et à nous dire que nos banquiers sont devenus des banksters et que le système de dépôt n’est là que pour leur permettre de cautionner la spéculation financière orchestrée par leurs robots traders. Nos chargés de clientèle ne sont pas les derniers à exprimer la difficulté de la relation client dans ces conditions de défiance ambiante. L’augmentation des frais bancaires début 2013 ne risque pas d’améliorer cette situation déjà bien tendue.
Ne vous semble-t-il pas que ces sujets sont aujourd’hui la vraie préoccupation des francais ?
Ne vous semble-t-il pas qu’il serait intéressant d’en débattre au plan national ?
Pourquoi ne pas faire un référendum pour une réforme bancaire ambitieuse qui à défaut d’avoir l’accord du lobby des banquiers aurait le soutien du peuple francais ?
Le dernier sondage de l’ifop réalisé pour la Fondation Jean Jaurès est assez clair sur ce point et montre le désenchantement des francais vis-à-vis de leurs banques.
Il y a urgence à ce que nos médias s’intéressent enfin aux vrais sujets car si l’affaire Depardieu a pu en amuser certains, les décisions qui vont être prises dans les prochaines semaines dans le cadre de la réforme bancaire méritent un éclairage beaucoup plus important pour que nous n’ayons pas de regrets une fois que notre système bancaire nous aura entrainé dans l’abime à force de spéculer.
Si vous êtes comme moi déterminés à changer la donne maintenant, n’hésitez pas à visiter le site « Mon adversaire c’est la Finance » et agissez avec nous pour que la réforme bancaire de notre gouvernement ne s’appuie pas sur le soutien des banquiers mais sur celui des francais !
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