Le Secrétaire général Ban Ki-moon a appelé vendredi les pays du monde entier à appuyer les efforts de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires, biologiques et chimiques, ainsi que les armes illégaux.
« Il y a un prix élevé à payer pour le retard accumulé. Plus nous remettons l’action à plus tard, plus nous courrons le risque que ces armes seront utilisées devient important », a affirmé M. Ban dans son discours à l’Institut d’études internationales de Monterey en Californie.
M. Ban a énuméré cinq défis qui devront selon lui être surmontés par les États Membres afin de réaliser des progrès dans le domaine du désarmement : renforcer la responsabilité, assurer l’application des lois, établir des partenariats, renforcer le rôle du Conseil de sécurité et renforcer les efforts de sensibilisation aux dangers de la prolifération.
Selon lui, les États doivent relancer les efforts en faveur du désarmement international, y compris au sein de la Conférence sur le désarmement, qui porte essentiellement sur la cessation de la course aux armes nucléaires, la prévention de l’armement spatial et la prévention de la guerre nucléaire.
« Nous ne pouvons pas accepter une nouvelle année d’impasse à la Conférence sur le désarmement. Les réalisations de la Conférence ont été éclipsées par l’inertie qui dure depuis plus d’une décennie. Cela doit changer », a enjoint M. Ban.
Établie en 1979, la Conférence, qui compte 65 États Membres, a accouché de plusieurs instruments importants comme le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Convention sur les armes chimiques et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Le Secrétaire général a appelé en particulier les États qui possèdent des armes nucléaires à revoir leurs positions sur la question et à réduire leurs arsenaux en se concertant. « La dissuasion nucléaire n’est pas une solution aux problèmes internationaux de la paix et de la sécurité. C’est un obstacle », a-t-il lancé.
Il est, selon le Secrétaire général, important de conclure un accord sur un Traité sur le commerce des armes, qui serait capable de réglementer le transfert des armes conventionnelles, notamment les armes légères, et sous tous ses aspects, qu’il s’agisse du transit, du transport ou du financement.
« Tous les jours, nous constatons le prix humain de l’absence de règles ou de contrôle suffisants. Nous le constatons dans les souffrances des populations prises au piège des conflits armés ou victimes de la criminalité organisée. Nous le constatons dans les déplacements massifs de populations et dans les violations graves du droit international », a expliqué le chef de l’ONU.
Il faut, a préconisé le Secrétaire général, mobiliser davantage de ressources sensibiliser l’opinion publique à l’importance de cette question et briser le mythe selon lequel le désarmement nucléaire est impossible.
« Il est plus facile pour les étudiants d’apprendre la logique de la dissuasion nucléaire que d’apprendre à briser les mythes qui servent à perpétuer les armes nucléaires. Seul l’éducation peut remédier à cela », a estimé M. Ban, en ajoutant qu’il ne s’agissait pas d’éviter que les armes les plus létales « tombent entre de mauvaises mains ». « L’éducation doit montrer qu’il n’y a pas de bonnes mains pour de mauvaises armes. »
Article original sur le Centre d’actualités de l’ONU, ici