Ecrit par Mong Palatino
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La victoire d’Aung San Suu Kyi aux élections, le sort du peuple Rohingya et la visite officielle du Président Barack Obama dans le pays, voilà ce que retient la communauté internationale de l’année 2012 au Myanmar. Bien sûr tout cela est incroyable et Global Voices s’en est fait l’écho et a traduit la réaction des internautes à ces évènements et ces problèmes. Mais quand on fait l’inventaire de tous les articles publiés l’année passée, on peut aussi dire que 2012 a été une année de manifestations au Myanmar.
Des manifestations publiques se sont élevées contre le développement de certains projets. Les habitants de Letpadaung, par exemple, se sont violemment opposés au projet d’une mine de cuivre financée par la Chine. Un campement de manifestants installé par des moines a été brutalement dispersé par les forces de l’ordre, dispersion qui a provoqué une condamnation générale.
Des manifestations spontanées se sont déclarées dans plusieurs grandes villes l’été dernier en réponse aux coupures de courant incessantes. Selon la population, l’incompétence du gouvernement et la décision de détourner une partie de l’énergie électrique du pays au profit de la Chine sont la cause des coupures de courant.
Des marches pour la paix ont été organisées pour soutenir les pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles. Divers groupes se sont retrouvés pour célébrer la Journée Internationale de la Paix, mais la manifestation de la Journée de la Paix a été repoussée par la police. D’autre part, certaines initiatives ont montré que la guerre civile au Myanmar a fait des milliers de réfugiés dans le pays. Nous avons traduit un article en birman qui raconte les conditions de vie dans les camps de réfugiés.
Des manifestations de moindre importance ont même fait l’objet de débats publics, surtout sur le Net : des femmes activistes qui avaient participé à une manifestation contre l’installation d’une mine de cuivre ont été arrêtées et détenues temporairement, le gouvernement a empêché un projet decommémoration du 50ème anniversaire d’une répression militaire contre le mouvement étudiant, et des centaines de personnes ont montré leur indignation en apprenant l’existence de ‘chaussures Bouddha’ (chaussures décorées de l’image de Bouddha).
La violence qui s’est déchaînée dans l’ouest du pays a provoqué d’intenses polémiques et discussions, alors que la communauté internationale condamne presque unanimement les violations des droits humains infligés aux populations Rohingya. Paradoxalement, dans le pays, les avis sont partagés sur les Rohingya qui luttent pour faire reconnaître leur groupe en tant que minorité ethnique. Et même certaines personnalités de l’opposition n’ont pas soutenu expressément la demande des Rohingya. En dehors du Myanmar, certains activistes se demandent pourquoi Aung San Suu Kyi, icône de la démocratie, ne parle que de ‘l’état de droit’ en référence au problème des Rohingya.
Pourtant, le débat sur le problème des Rohingya ne doit pas nous faire oublier que ce conflit local a provoqué le déplacement de milliers de villageois innocents, chez les Rohingya comme chez les Rakhine.
Des milliers de personnes ont salué l’arrivée du Président des Etats Unis Barack Obama au Myanmar. L’évènement montre la reconnaissance des chefs d’état étrangers pour les réformes mises en place par le gouvernement civil. Les internautes ont aussi largement commenté le maintenant célèbre baiser d’Obama à Aung San Suu Kyi.
Parmi les réformes remarquables de l’année passée, on note la libération de plus de 500 prisonniers politiques et la tenue d’élections parlementaires libres.