L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est félicitée ce weekend de l’approbation d’une nouvelle convention internationale qui devrait réduire les effets nocifs du mercure sur la santé.
Le mercure est reconnu comme un élément chimique préoccupant à l’échelle mondiale en raison de son aptitude à voyager dans l’atmosphère sur de longues distances, de sa persistance dans l’environnement, de sa capacité à s’accumuler dans les écosystèmes – notamment les poissons –, et de ses effets négatifs sur la santé humaine et l’environnement, indique un communiqué de presse de l’OMS.
Le mercure peut produire divers types d’effets préjudiciables sur la santé humaine, dont des lésions permanentes du système nerveux, en particulier lorsque ce système est en phase de développement. En raison de ces effets – et également de la possibilité pour le mercure de passer de la mère à l’enfant – les nourrissons, enfants et femmes en âge de procréer sont considérés comme tout particulièrement vulnérables.
L’accord sur le traité fait suite à une analyse poussée des preuves disponibles et à une série de négociations intergouvernementales de haut niveau impliquant plus de 140 pays. Les négociations finales au sujet du traité se sont déroulées cette semaine à Genève et se sont conclues le 19 janvier.
Le traité adopté samedi instaure un certain nombre de mesures de protection, parmi lesquelles des contrôles portant sur les émissions de mercure des centrales au charbon et de l’industrie, ainsi sur l’utilisation de ce métal dans les mines d’or artisanales ou à petite échelle, principales sources du mercure présent dans l’environnement.
Cet instrument juridiquement contraignant contient aussi un article consacré à la santé. Il prévoit en particulier l’élimination progressive, d’ici 2020, de l’utilisation du mercure dans les thermomètres et tensiomètres servant aux soins de santé. Il apporte ainsi un soutien supplémentaire au programme de l’OMS visant à aider les pays à remplacer les dispositifs au mercure par d’autres n’utilisant pas cet élément.
L’Organisation, poursuit le communiqué, appuie également « l’élimination progressive » prévue par le traité de l’utilisation des amalgames dentaires (composés de mercure et d’alliages à base d’argent) qui sont utilisées pour obturer les caries.
Une exception importante à cette réduction générale des usages du mercure a bénéficié d’un soutien appuyé lors des négociations. Il s’agit de l’utilisation du thiomersal en tant qu’agent conservateur dans les vaccins humains ou animaux.
L’OMS a surveillé étroitement les preuves scientifiques relatives à l’usage du thiomersal comme conservateur dans les vaccins pendant plus de 10 ans par le biais de son Comité consultatif mondial sur la sécurité vaccinale, qui a conclu régulièrement qu’il n’y avait pas de preuve que la quantité de thiomersal employée dans les vaccins représente un risque pour la santé.