Une tribune d’Emmanuel Poilâne, directeur de France Libertés, publiée sur le site du Huffington Post

Plus que jamais, notre société semble avoir perdu le sens de la Politique. Notre peuple semble ne plus savoir quel le sens même du mot Politique. En se limitant à ne regarder notre société que sous l’angle de l’économie, nous avons oublié le sens même de la politique, maitre mot du vivre ensemble. La vraie politique n’est pas d’être simplement un bon gestionnaire. Le politique doit donner un sens à la vie de notre société. Le politique ne doit pas amender, il doit inventer et construire le monde que nous espérons pour demain.

L’éco-socialisme est une voie que nous devons nourrir.

Certains diront que tout cela n’est qu’utopie. J’ai vécu trop longtemps dans des pays pauvres et fragiles pour penser que l’on ne peut vivre bien qu’à l’aune de nos sociétés de consommations.

Quand on dit que l’argent ne fait pas le bonheur, notre société en apporte chaque jour l’exemple et ceux d’entre vous qui voyagent en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud savent bien de quoi je veux parler pour peu qu’ils dépassent les barrières du matérialisme.

A force d’avantages acquis et de peur de perdre, nous en avons oublié de vivre. Notre société ne se construit plus, elle essaie de ne pas s’effondrer. Elle ne s’appuie plus sur le sens collectif qui permet par la synergie des individus de nous élever en société, elle s’appuie sur un ensemble d’individualité obnubilé par leur propre réussite, leur propre confort.

Faudra t’il une guerre pour que nous retrouvions le sens de l’intérêt général et l’ambition de construire une société non pas pour notre petit confort mais pour l’offrir aux générations futures ?

Allons-nous être capables de réapprendre à donner, à partager, à aimer tout simplement ?

Si Danielle Mitterrand a souhaité que sa Fondation travaille principalement pour la préservation des biens communs, c’est dans cet objectif. Tout ne se vend pas, tout n’est pas marchandise, tout ne peut pas être régis par la libre concurrence même si l’Europe semble aujourd’hui prisonnière de ce dogme.

Dans l’esprit de l’éco-socialisme, nous devons réinventer un espace fort pour les biens communs, nous devons réinventer un espace politique dédié au partage. Avec l’accès à l’eau et à l’assainissement et par la volonté de la Fondation de promouvoir les régies publiques de l’eau, nous prouvons un peu plus chaque jour qu’il est possible d’être performant, innovant sans à aucun moment penser à faire du profit. Notre seule vraie obsession est de rendre le service public au meilleur cout dans un esprit de partage et de solidarité.

Cet exemple n’est pas encore suivi par le plus grand nombre en France, le consommateur prend toujours le pas sur le citoyen et à tord la plupart du temps, le modèle économique reste prééminent, comme si notre formatage résistait au possible changement, à l’évidence de pratiques vertueuses.

Je ne peux me résoudre à penser qu’il n’est possible d’évoluer dans notre pays que sous la contrainte. Je le répète : Devons nous attendre une prochaine guerre mondiale pour retrouver notre sens de l’Humanité ?

Comme moi, les acteurs de la Fondation France Liberté pensent qu’il est plus qu’urgent de sensibiliser non pas seulement les adultes mais bien nos enfants. Si il n’est plus possible de faire de la politique entre adultes comme semble nous le faire percevoir les déchirements de l’UMP ces derniers jours, alors nous devons faire de ces valeurs de partage un axe central de l’éducation de nos enfants pour imaginer que demain la place des biens communs dans la société revêt la même évidence que la place de l’économie marchande aujourd’hui.

C’est dans cette volonté de porter le message vers nos enfants par la sensibilisation et la formation que nous participons aux assises de l’Eco Socialisme.

 

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