Une soirée interactive autour du rôle des médias et de son impact sur la société civile.
19 septembre 2012, de 19h30 à 23 h, lors du Forum Mondial Convergences 2015 à Paris.
Les médias peuvent changer le monde, ceci fut le message transmis par Rahul Kansal, Directeur marketing de Times hindú ; Didier Pourquery, Rédacteur en chef du journal Le Monde et Monique Villa, Directrice de la Fondation Thomson Reuters et ancienne Directrice de l’Agence de presse Reuters.
C’est elle qui a commencé avec les présentations et les arguments concernant l’impact social du journalisme et la façon dont l’opportunisme peut changer la situation de beaucoup de gens, « faire les choses au bon moment ». Le travail de la fondation a permis de lancer des radios dans des endroits sinistrés avec pour mission d’informer les victimes des catastrophes, en rassemblant toutes les informations leur pouvant être utiles et non en produisant des contenus pour l’extérieur.
Le Rédacteur en chef du journal Le Monde a montré une facette de lui très optimiste, en affirmant que les journalistes sont des gens avides de partage et doivent s’adapter à l’évolution du temps en faisant que cette information circule en parité entre les lecteurs et « pas en sermonnant ».
Christian de Boisredon, fondateur de Spark News, qui a organisé l’événement, a diagnostiqué la négativité et la tristesse que transmettent les médias et a expliqué que la mission de Spark News est d’être une source pour le journalisme des activités des associations sociales, ainsi que des progrès qui se produisent dans tous les domaines de la vie. « Un article peut inspirer quelqu’un d’entreprenant et son action peut sauver 20.000 vies. Et bien sûr, ce journaliste aura aussi sauvé 20.000 vies, mais il n’est tout simplement pas au courant », a-t-il souligné.
Le mot commençant par E
Très rapidement le mot éthique fut prononcé par la bouche des orateurs, lequel fut lié à la façon de travailler des journalistes, comme base de l’information. Didier Pourquery, ancien Rédacteur en chef du journal Libération, a insisté sur la nécessité de valider les nouvelles positives par leur efficacité et non par simple compassion de la cause.
Madame Villa travaille avec sa fondation et réalise le suivi des aides économiques, des dons, voir où, comment et quel montant de cet argent va aux personnes qui doivent le recevoir. C’est sa façon de lutter contre la corruption, c’est d’ailleurs une des pierres angulaires du travail de la fondation.
Mais nous avons dû attendre plus d’une heure et voir passer plusieurs exposants pour qu’enfin quelqu’un ose remettre en cause l’éthique des médias. De grandes entreprises, qui ont des intérêts multiples et qui sont très affectueuses avec leurs annonceurs. Ce fut le représentant de Youphil, un journal en ligne, qui a mis la puce à l’oreille des cadres des grands médias.
Exposants
Youphil, L’Express et We demain furent quelques-uns des médias qui étaient disposés à transmettre d’autres types de valeurs et de nouvelles. Aussi Let’s Do It, Detroit Je t’aime, Shamengo ou le Projetlmagine montrent d’autres type d’acteurs sociaux. Ils nous montrent ces personnalités qui n’ont pas leur place dans les grands médias ou qui, dans la plupart des cas, n’ont pas le temps nécessaire pour expliquer leurs actions et ainsi devenir « la grande nouvelle du journal ».
MakeSense fut présenté par Félix Beaulieu, qui l’a décrit comme un réseau professionnel commun. Un groupe qui exploite l’intelligence de tout le monde pour trouver des solutions à des problèmes spécifiques découlant des membres eux-mêmes.
Radio Mucodec travaille au Congo et est un projet qui permet de développer un média de proximité qui parle la langue du peuple et qui se bat pour défendre et promouvoir la musique traditionnelle, indigène, en voie de disparition au cœur de l’Afrique.
Le monde changera les médias
Après avoir parlé avec quelques-uns des exposants et une partie du public de la grande salle du Palais Brongniart à Paris, j’ai entendu des descriptions des médias plutôt grossières. « Tout ce qui passe à la TV c’est des foutaises », « il n’y a pas de place pour l’espoir, tout est désolation» ou encore « les médias veulent nous déprimer ».
Ainsi, face à ce manque de perspectives sur le rôle des médias, la question de savoir s’ils étaient capables de changer le monde avait maintenant plusieurs réponses possibles. « Les médias prétendent vouloir changer le monde, ce qui n’est pas clair, c’est dans quelle direction » ou « les gens sont fatigués des médias conventionnels, et ne les croient plus, il faut juste espérer que le monde change les médias ».
Outre les médias ici représentés, le bruit de fond de ce débat dévoile un grand besoin de changer le regard des médias, de changer leur sensibilité, leurs intérêts, leurs valeurs. Et dans ce forum pas mal d’entre nous dialoguons pour que cela se produise.
Traduction de l’espagnol : Gabriela Guevara