Le mouvement des non-alignés (MNA), formé en 1961 durant la Guerre Froide, est un groupe de 120 états et de 17 états observateurs se définissant comme étant officiellement alignés ni avec ni contre l’une des deux grandes puissances mondiales. Le MNA a tenu sa première cession de 2012 le jeudi 30 août sous la nouvelle présidence de l’Iran qui a ainsi succédé à l’Égypte.
De façon significative, une dépêche de l’Associated Press publiée dans le Washington Post titre : « L’Iran ouvre le sommet des non-alignés avec un appel en faveur de l’abolition des armes nucléaires », elle rapporte que « Le ministre des Affaires étrangères iranien, Ali Akbar Salehi, a ouvert le rassemblement en affirmant un engagement à l’un des précédents buts du mouvement des non-alignés, ou MNA, à savoir débarrasser le monde de son arsenal nucléaire dans les 13 prochaines années. « Nous pensons que le calendrier pour l’ultime retrait des armes nucléaires pour 2025, proposé par le MNA, ne sera réalisable que si nous nous y tenons de manière catégorique », a-t-il dit aux délégations. »
Et pourtant, le New York Times, qui n’a eu de cesse d’appeler à la guerre avec l’Iran alors qu’il a joué un rôle honteux dans les reportages fallacieux précédant la guerre en Irak, n’a jamais rapporté que l’Iran avait proposé l’abolition des armes nucléaires. Il a seulement titré sa première page : « Au sommet du MNA, l’Iran a un message pour le monde » et a continué dans sa lancée en écrivant : « le message est clair. Alors que l’Iran accueille la plus grande des conférences internationales […] son but est de raconter sa version de la longue querelle qui l’oppose aux pays de l’ouest qui sont de plus en plus persuadés que Téhéran tente de se procurer des armes nucléaires », sans même signaler l’offre de l’Iran de soutenir la proposition du MNA concernant l’abolition des armes nucléaires pour 2025.
La façon la plus sensée de s’occuper de la fabrication naissante d’armes nucléaires de l’Iran est d’appeler toutes les nations à négocier un traité pour bannir la bombe. Cela reviendrait à abolir les 20 000 bombes nucléaires de la planète (aux États-Unis, au Royaume-Unis, en Russie, en Chine, en France, en Inde, au Pakistan, en Corée du Nord et en Israël) dont les 19 000 présentes rien qu’aux États-Unis et en Russie. Pour pouvoir amener cette dernière et la Chine à signer un tel traité, les États-Unis devront également abandonner leur rêve de dominer le monde avec des missiles de « défense » qui, sous l’impulsion d’entrepreneurs militaires corrompus et d’un Congrès régit par la société, sont en ce moment même implantés de manière provocatrice autour de la Russie et de la Chine.
La balle est donc dans le camp américain, c’est en effet aux États-Unis de faire preuve de bonne volonté pour que l’abolition des armes nucléaires soit effective. Cela serait la seule façon d’apaiser la peur d’une prolifération des armements nucléaires. Ils doivent commencer par faire une proposition sincère d’abolition afin de bannir la bombe de tous les pays et ils doivent également demander le gel du développement d’autres missiles. Ils devraient arrêter de s’en pendre à l’Iran et la Corée du Nord alors qu’eux-mêmes continuent hypocritement d’améliorer et de développer leur arsenal, avec des dizaines de milliards de dollars consacrés aux laboratoires d’armements nucléaires et aux systèmes de largage des bombes, et qu’ils oublient de s’élever contre les activités nucléaires d’autres nations telles que l’enrichissement de l’uranium au Japon et au Brésil et l’arsenal nucléaire d’Israël.
(Traduction de l’anglais par : Constance Fleury)