A Hong Kong, un programme éducatif de patriotisme chinois a été mis en place et rendu obligatoire, bien que n’ayant pas fait l’objet d’une consultation publique. Le qualifiant de lavage de cerveau, 90.000 personnes ont déjà manifesté ! Lors d’un débat télévisé, des étudiants ont facilement réduit à quia le porte-parole du gouvernement, à la plus grande joie des Hongkongais.
« Les gens, représentés par 90.000 manifestants, veulent que le gouvernement revoit sa conception de l’éducation nationale. Nos dirigeants ont refusé. Là, nous sommes dans une impasse : le peuple contre le gouvernement. Le Chef de l’exécutif, Leung Chun-ying, aurait été sur des bases plus solides s’il avait été élu démocratiquement. Mais un gouvernement non élu nous impose leur politique. Cela conduit Leung sur un terrain glissant », dit Michael Chugani, commentateur politique et social (South China Morning Post -SCMP– 1er août 2012)
Johnny Tam, à Hung Hom (dans le quartier de Kowloon) a émis son avis dans le South China Morning Post, journal quotidien très prisé des Hongkongais :
L’éducation patriotique, le sujet du moment
Alors que je vais bientôt entamer ma dernière année d’enseignement secondaire, je trouve très intéressant d’observer ce moment crucial dans l’histoire du système éducatif de Hong Kong.
Certaines personnes ont affirmé que l’éducation nationale dénote une volonté de nourrir la fierté nationale et d’encourager la réflexion critique ; d’autres personnes la catalogue tout bonnement comme du lavage de cerveau. Même si ce cours est critiqué pour sa partialité et sa propagande, j’ai suffisamment foi en la jeune génération de Hong Kong pour estimer que toute tentative de bourrage de crâne échouera.
Toute discussion à l’école au sujet de la politique et de l’histoire nationales doit être équilibrée et impartiale. On doit accepter le fait qu’il n’y a aucun système politique – capitaliste, communiste, ou même féodal – qui soit parfait. L’Histoire nous a prouvé que chaque système a ses points forts et ses points faibles. On ne peut pas dire aux élèves quelles réponses sont les bonnes en s’attendant à ce qu’ils adoptent les opinions qui en découlent. Ce qu’il faut, c’est une discussion franche sur les problèmes qui se posent.
Cela est déjà possible en discutant du programme scolaire actuel, ainsi que du cours controversé de patriotisme chinois.
Peut-être pouvons-nous enfin en faire bon usage. Il n’est en rien nécessaire de gaspiller des fonds publics pour une matière toute nouvelle, et pourtant curieusement familière, susceptible de donner lieu à des abus si elle finissait par mettre en valeur la grandeur du Parti communiste chinois.
La fierté nationale est une question intéressante. Je suis fier d’être Chinois, mais je trouve inquiétantes certaines affaires en rapport avec les violations des droits de l’Homme commises par le gouvernement central sur le continent. Est-ce que ce cours mettra en avant une loyauté envers la nation ou envers le Parti ? Johnny Tam (Hung Hom).
Beaucoup s’accordent à dire qu’il faut supprimer ce programme, mais un débat général devrait au moins être accordé, car il est toujours bon de discuter dans ces cas-là.
(Traduction de l’anglais : Thomas Gabiache)