En attendant une loi portant sur l’interdiction de fumer en public, certaines villes du pays s’essaient dans la sensibilisation. Cependant, les milieux estudiantins, les établissements scolaires, les salles d’attente des entreprises, les taxis, les bus et autres espaces ouverts au grand public sont des lieux où l’on trouve regulierement des fumeurs.
Dans une étude réalisée au Cameroun, 15,2% des élèves ont déjà essayé de fumer une cigarette dont 21,8% des garçons et 9,2% des filles ; 31,2% des élèves ont expérimenté le tabac avant l’âge de 10 ans. 10,9% d’élèves non-fumeurs envisagent d’expérimenter le tabac. 45% des élèves sont exposés à la fumée du tabac sur les espaces publics; 75,7% des élèves pensent que la fumée du tabac nuit à la santé de toute la société et 87,7 % plaident en faveur d’une interdiction de fumer dans les espaces publics.
L’épidémiologie du tabac au Cameroun présente des chiffres sans appel : 17,5% de la population fume dont 28,8 % d’hommes et 8,1 % de femmes. 37 % de la population est exposée à la fumée du tabac dans les espaces publics et dans les environnements familiaux. Les jeunes de moins de 15 ans sont concernés à hauteur de 15% avec une prévalence beaucoup plus élevée en milieu scolaire. 44 % d’élèves ont essayé le tabac dont 5 % avant l’âge de 7 ans. En milieu universitaire 60 % des fumeurs ont environ 20 ans ; Les garçons commencent à fumer à 15 ans et les filles à l’âge de 18 ans.
S’il y a un secteur où le gouvernement camerounais a sévi avec rigueur et vigueur, c’est celui du tabac. En deux années, l’Etat a pris des dispositions législatives pour réglementer le tabagisme sur le territoire national. Le texte qualifié de révolutionnaire est l’arrêté conjoint du Ministère de la Santé Publique et du Ministère du Commerce : Arrêté n° 967/MINSANTE/MINCOMMERCE du 25 juin 2007 Une disposition de cet arrêté institue au Cameroun, le marquage obligatoire des paquets, boîtes, coffrets ou tout autre emballage de produits à base de tabac, commercialisés sur le territoire national ayant pour objet de mettre en garde les consommateurs sur les risques graves auxquels ils s’exposent et exposent leur entourage en matière de santé. Ainsi, tous les paquets, boîtes, coffrets ou tout autre emballage de produits à base de tabac débités au Cameroun à titre onéreux ou gracieux, doivent porter des renseignements indiquant le taux de nicotine et de goudron, en français et en anglais de manière claire, visible et lisible.
Avant cet arrêté, la Loi N 2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun interdisait les publicités en faveur des cigarettes et autres produits du tabac dans la presse écrite, par voie de radiodiffusion sonore, de radiodiffusion télévisuelle, d’affichage publicitaire et de cinéma ou de toute autre structure assimilable sur le territoire national, ce qui a été respecté.
Récemment, le gouvernement est encore revenu à la charge avec un décret du ministre du commerce qui impose le paiement d’un timbre sur les paquets de cigarettes. L’estampillage des cigarettes et des produits alcooliques d’une vignette avant leur mise sur le marché est désormais obligatoire au Cameroun. Le ministère des finances entend par l’introduction de ce timbre, limiter la contrebande et rentabiliser ce secteur d’activité.
Les acteurs de la lutte antitabac sont unanimes: l’idée d’imposer des espaces publics entièrement sans fumée est le seul moyen qui puisse protéger efficacement les non-fumeurs contre les effets nocifs du tabagisme passif, et aider les fumeurs à renoncer au tabac. Les interdictions de fumer dans les espaces publics réduisent l’acceptabilité sociale du tabac et découragent les non-fumeurs jeunes et adultes de commencer de fumer. Les effets nocifs de la cigarette sur les non-fumeurs sont énormes au Cameroun. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec environ 37% de la population dont plus de 6 millions de personnes exposées à la fumée secondaire dans les espaces publics. La promotion des espaces publics scolaires, universitaires et socio-éducatifs sans fumée est cruciale pour réduire le taux de tabagisme chez les élèves et étudiants où la prévalence du tabagisme est sans cesse à la hausse. Il faut comprendre par espaces publics les restaurants, les bars, les taxis et autre transport public par bus et autobus, les gares routières et ferroviaires, les terminaux d’aéroports, les espaces communaux désignés comme tels, les salles de cinéma et de jeux, les terrains et centres sportifs, les galeries marchandes, les centres commerciaux, les immeubles et bâtiments administratifs, les écoles, les collèges, les lycées, les universités, les instituts supérieurs d’enseignement, les centres socio-éducatifs, les jardins publics, les bibliothèques publiques, les foire, etc.